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Le patronat, bonnet d'âne de la parité

Liaisons Sociales Magazine | Dialogue Social | publié le : 05.02.2016 | Manuel Jardinaud

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De nouveaux négociateurs masculins, des instances de gouvernance toujours aussi peu ouvertes aux femmes… Les organisations patronales ne progressent pas en matière de parité. Au contraire.

Il souffle comme un vent masculin dans les organisations patronales. Dans les organigrammes et au sein des délégations de négociation, les femmes se font très discrètes. Pas nouveau, mais le phénomène prend de l’ampleur.

Épisode récent très remarqué, le départ de Geneviève Roy de la CGPME. Vice-présidente en charge du social, elle a été remplacée en décembre par Jean-Michel Pottier, autre vice-président longtemps cantonné à la formation professionnelle. L’ex-numéro deux de l’organisation des PME paie un fonctionnement trop centralisé, de plus en plus contesté. Conséquence : il ne reste que trois femmes sur dix membres à la tête de la CGPME.

Intérim masculin au Medef

Au Medef, c’est l’absence remarquée de Florence Poivey, présidente de la commission formation et négociatrice sur le compte personnel d’activité (CPA), qui questionne la capacité de l'organisation patronale à féminiser ses dirigeants. L'intéressée a été remplacée au pied levé par Alexandre Saubot, nouveau Monsieur social de l’avenue Bosquet et président de l’UIMM.

Selon nos sources, Florence Poivey était très critiquée en interne sur sa manière de mener la négociation. C'est en fait un problème personnel temporaire qui la tient éloignée des pourparlers. Au Medef, on assure qu'elle devrait revenir rapidement sur le devant de la scène.

Il n’empêche, c’est une nouvelle fois un homme qui reprend les rênes des discussions avec les syndicats. Au Medef, le conseil exécutif, composé de 45 membres, n’accueille que sept femmes. Au sein du bureau, il n'y a qu'une seule heureuse élue, au milieu de 16 dirigeants masculins.

Des hommes à l'Unedic

Ce manque de parité au sein du patronat ne trouvera aucun début de remède lors de la prochaine négociation sur le régime d'assurance chômage. Mi-janvier, le Medef a mandaté Jean Cerutti, président de la commission sociale de la Fédération nationale des travaux publics (FNTP) pour mener les discussions. Côté CGPME, c’est un autre inconnu de la négociation interprofessionnelle qui a été désigné : Benoit Willot, président de l’organisation en Côte d’Or. Encore un homme…

L’UPA, pour les artisans, n’est pas en reste. Son bureau national est composé de 21 membres, dont seulement quatre femmes. Parmi elles, Catherine Foucher, présidente de la commission des conjoints… et de la parité ! Du travail en perspective.

Auteur

  • Manuel Jardinaud