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La CGT Transports à la manœuvre

Liaisons Sociales Magazine | Dialogue Social | publié le : 20.01.2015 | Anne Fairise

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Cheville ouvrière de la grève des routiers, Jérôme Vérité, le jeune secrétaire général de la CGT Transports, se félicite de l’ampleur de la mobilisation. Reste à en tirer les fruits dans les négociations salariales, qui ont repris le mardi 20 janvier.

A l’heure de la reprise des négociations salariales de branche, le mardi 20 janvier, Jérôme Vérité, le secrétaire général de la CGT Transports, ne cachait pas sa satisfaction « d’avoir réussi à les placer sous le contrôle des salariés ». 760 kilomètres de ralentissement du trafic avaient été comptabilisés la veille, surtout dans l’Ouest du pays.

Une démonstration de force des routiers, appelés par la CGT, FO, la CFTC et la CFE-CGC, réunies en intersyndicale, à dénoncer « la smicardisation rampante » de la profession. Et ce n’est pas fini : des actions coup de poing pour « ralentir » l’économie sont prévues ce mardi, notamment en Auvergne.

Ascension-express

« Peu de fédérations sont capables aujourd’hui de susciter une telle mobilisation », se félicite le secrétaire général, 37 ans, qui anticipait une dernière séance de négociation annuelle obligatoire (NAO) « marathon ». Elle s’annonce ardue. Les syndicats, qui réclament, entre autres, « une revalorisation de 5% pour tous les salariés », se doivent d’être à la hauteur du rapport de force créé. Or, le patronat se dit incapable de s’engager au-delà de « 1 à 2% de hausse », selon la Fédération nationale des transports routiers.

Sans préjuger du résultat des négociations, l’ampleur de la mobilisation conforte la position du leader syndical, réputé fin politique et tacticien, qui vit son premier appel national à la grève depuis son élection à la tête de la CGT Transports, en 2011, à… 34 ans à peine. Plus jeune responsable des 32 fédérations cégétistes, le comptable de formation a poursuivi son ascension en intégrant, dès 2013 et le congrès de Toulouse, la commission exécutive de la centrale où il s’est vite fait une place.

Un parcours encore plus express que celui commencé à la CFDT. Il y adhère à 19 ans. Cinq ans après, le voilà déjà permanent fédéral à Paris. Malgré un père métallo encarté à la CGT, Jérôme Vérité avait opté en 1996 pour la centrale de Belleville, alors qu’il préparait un BTS en alternance à la Setram, le réseau de bus de la ville du Mans (Sarthe).

Réformiste assumé

« Devenir permanent a été une fierté. Mon environnement familial a pesé, reconnaît-il. Mais c’est, pour moi, un honneur de travailler au service des salariés : on n’enrichit ni un patron ni un actionnaire ». Le soutien de François Chérèque à la réforme des retraites en 2003, « et le déficit démocratique au sein de la CFDT », l’ont « logiquement » conduit à rejoindre la CGT Transports, où il a tout de suite intégré la direction fédérale, d’abord sans mandat.

Il ne l’a plus quittée, sauf pour prendre la tête du collectif « jeunes » anti-CPE (contrat première embauche) en 2006. Un moment-clé. Il s'est vu confier l’animation des organes jeunesse, politiques et syndicaux. « On a vécu trois mois incroyables avant le retrait de la mesure », se souvient ce partisan fervent d’un syndicalisme rassemblé et de la convergence d’actions, dès que possible.

Un objectif que ce réformiste, soutien de la première heure de la candidature du patron de la métallurgie Philippe Martinez à la succession de Thierry le Paon, travaille dans le transport routier. La CGT Transports, second syndicat, y est la cheville ouvrière de l’intersyndicale. 

Auteur

  • Anne Fairise