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La CGT manifeste pour les libertés syndicales

Liaisons Sociales Magazine | Dialogue Social | publié le : 23.09.2015 | CA

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Des militants et salariés d'Areva devant le siège d'EDF, mardi 15 septembre

Crédit photo DR

"Pas de conquêtes sociales sans libertés syndicales". C'est le thème de la mobilisation nationale organisée par la CGT pour alerter l'opinion publique sur les discriminations exercées à l'encontre des syndicalistes. Une campagne qui a vocation à se reproduire.  

Etre syndicaliste, c’est s’exposer à la discrimination de la part de l’employeur, voire à de la répression… La CGT tient à le rappeler, en organisant une journée de mobilisation nationale pour les libertés syndicales, mercredi 23 septembre. Rassemblements ou conférences de presse devant des préfectures, des mairies, des entreprises ou au sein de Bourses du travail sont prévus à Paris ainsi que dans une cinquantaine de départements pour alerter l’opinion publique sur ce sujet, connu de longue date mais peu documenté, comme le rappelait, fin 2014, l'Observatoire de la discrimination et de la répression syndicales.

«  Il ne s’agit pas d’adopter une posture de martyr. Mais davantage de montrer les luttes en cours, et donc, l’utilité du syndicalisme », précise Jean-Pierre Gabriel, secrétaire du pôle juridique de la CGT. Pour cela, la CGT s’est calée sur un événement prévu le même jour : la convocation, au tribunal correctionnel de Paris, de cinq syndicalistes de la CGT Energie Paris, une section syndicale implantée chez EdDF. Ils sont accusés d’avoir porté atteinte à la liberté de travail dans les locaux de la division parisienne du distributeur d’électricité, alors qu’ils raccompagnaient à son poste de travail une salariée licenciée de manière abusive et soutenue, selon eux, sur place par 200 agents de l'entreprise d'électricité. « Ce cas est emblématique d’une volonté de criminaliser l’action syndicale », explique Jean-Pierre Gabriel.

Courrier à la ministre de la justice

La CGT s’était déjà essayée une première fois en 2013 à ce type de campagne pour défendre des délégués syndicaux mis en cause par la justice à Roanne (Loire). Et elle compte poursuivre le mouvement, comme à Annecy le 16 octobre prochain, pour soutenir Laura Pfeiffer, une inspectrice du travail accusée par Tefal de recel de documents confidentiels et violation du secret professionnel.

Car elle est préoccupée par plusieurs tendances. « Depuis Sarkozy, les procureurs engagent des poursuites alors qu’il n’y aucune plainte, à l’occasion de simples distributions de tracts. Sous Hollande, rien n’a changé », déplore le cégétiste. « Nous avons adressé une lettre à Christiane Taubira pour changer le droit et modifier le code pénal. Nous n’avons pas encore été reçus ». Le courrier, envoyé il y a un mois, contient plusieurs revendications. Il réclame une loi d’amnistie pour les syndicalistes – promesse de campagne enterrée -, l’arrêt des prélèvements d’ADN sur les militants syndicaux et associatifs condamnés par la justice, et une meilleure proportionnalité des peines encourues dans le cadre d’actions collectives. La CGT demande, aussi, une meilleure protection des salariés s’étant syndiqués sans bénéficier de la protection des élus du personnel.  « Sur ce point, rien n’a changé depuis les lois Auroux ».

Une vingtaine de locaux syndicaux menacés

Autre inquiétude des syndicats : la remise en cause de leurs locaux par les collectivités. La CGT vient de recenser une vingtaine de bourses du travail ou maisons de syndicats actuellement menacées d’expulsion ou fragilisées par des dotations en baisse. En 2012, Michel Sapin, alors ministre du travail, avait commandé un rapport à l’IGAS sur ce sujet. L’enjeu était de faire un bilan de « la situation de logement des antennes locales des syndicats en France » afin d’apporter une solution « pérenne » à leur hébergement. Remis en 2013, le rapport appelait à ce que les collectivités "pourvoient au logement des syndicats interprofessionnels qui en font la demande". Une recommandation qui n'est pas appliquée, selon la CGT.

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  • CA