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La CGT dénonce les pratiques de La Poste

Liaisons Sociales Magazine | Dialogue Social | publié le : 10.02.2015 | Eric Béal

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Avec la signature de trois nouveaux accords, La Poste pouvait espérer une amélioration de son climat social interne. Pas gagné. La CGT, premier syndicat de la maison, s'insurge contre les manœuvres de la direction.

En ce début février 2015, Sylvie François peut avoir le sourire. Les trois textes présentés aux syndicats par la directrice générale adjointe et DRH du groupe La Poste ont été signés par un nombre respectable d'organisations, et même à l'unanimité pour l'un d'eux. Elle peut légitimement espérer que la signature de ces accords "démontre la volonté partagée d'accompagner la transformation de l'entreprise au bénéfice de tous les postiers", comme l'indique un communiqué de l'entreprise.

De son côté, la CGT, premier syndicat de l'entreprise, et signataire de deux des textes, a même salué des "avancées" significatives. Mais cela n'empêche pas l'organisation d'estimer que l'accord "Un avenir pour chaque postier", qui prévoit un accompagnement à la mobilité et instaure une gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC) doit "être combattu". "Il comporte de lourds dangers pour l'emploi, les conditions de vie et de travail des postiers et la qualité du service public postal", estime l'organisation.

La CGT contre les réorganisations

Cette position dure, qui ne prend pas en compte la promesse de la direction de s'interdire "tout dispositif collectif de départ contraint" au cours des cinq prochaines années, est significative de la méfiance des cégétistes. "Ce texte signifie que l'entreprise se donne les moyens de s'adapter aux suppressions d'emplois futures", accuse Claude Quinquis, de la Fédération des activités postales CGT. "Or nous n'avons aucune vision sur les réorganisations projetées par la direction alors que les conditions de travail continuent de se dégrader. Sans parler des négociations salariales en cours, pour lesquelles la direction ne propose rien", estime le syndicaliste.

L'organisation ne digère pas non plus la façon dont la DRH s'est comportée dans les mois précédent le scrutin professionnel de décembre, dans lequel elle a reculé de près de trois points (de 29,33% à 26,54%). "Initialement, nous avions trois négociations qui devaient aboutir à trois textes séparés. Au lieu de quoi, la DRH a décidé de réunir les trois textes en un et nous a demandé de signer l'ensemble. Elle savait très bien que nous ne pouvions pas le faire", explique Claude Quinquis.

Un texte d'accord retiré sans explication

Le cégétiste a beau jeu de souligner qu'une fois les élections passées, la DRH est revenu sur sa position pour présenter trois textes séparés aux organisations syndicales. "Si les choses avaient été présentées comme cela initialement, nous aurions signé les deux textes que nous venons de parapher et les autres syndicats signataires n'auraient pas pu nous accuser de ne pas défendre le pouvoir d'achat des postiers", assène le responsable CGT.

Autre illustration, les aléas de la négociation sur les métiers bancaires. Un "accord de méthode et mesures sociales sur les métiers de conseillers bancaires à La Poste" a été soumis à la signature le 24 septembre. Après consultation de ses organisations, la CGT annonce son paraphe. Dans la foulée, la direction annonce le report de la signature du texte à une date ultérieure.

Conclusion des cégétistes : la direction de La Poste a tout fait pour peser sur le scrutin électoral, défavoriser la CGT et aider les syndicats prêts à signer le texte "Un avenir pour chaque postier". Pas étonnant, dès lors de voir la première organisation du groupe appeler les autres centrales à une rencontre informelle, ce mercredi 11 février, pour "organiser une journée d'action dans les prochaines semaines". Pas sûr que l'initiative fasse le plein...

Auteur

  • Eric Béal