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La CGT de La Poste perd un siège d'administrateur salarié

Liaisons Sociales Magazine | Dialogue Social | publié le : 27.11.2015 | Eric Béal

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La CGT poursuit son érosion à La Poste. Le syndicat perd un siège d'administrateur salarié, au profit de la CFDT. Un résultat logique au vu des élections professionnelles de l'an dernier.  

Les temps sont durs pour les organisations syndicales contestataires. Pendant que le groupe SNCF procédait à ses élections professionnelles, jeudi 19 novembre, le groupe La Poste terminait son scrutin, organisé sur cinq jours, pour désigner les représentants des salariés au conseil d’administration. Dans les deux cas, les organisations les plus contestataires, la CGT et Sud, sont en perte de vitesse.

À La Poste, le recul de la CGT ne constitue pas une surprise. « Ce n’est pas satisfaisant, mais nous avions déjà anticipé cette perte possible, suite aux élections professionnelles de l’an dernier », avoue Cédric Grimaud, membre du bureau fédéral de la Fédération des activités postales et de télécommunication CGT. Une façon de mettre derrière soi la baisse de plus de 6 points enregistrée lors du dernier scrutin au conseil d’administration. Avec, pour conséquence, la perte d’un élu (sur trois).

Dégringolade

Traduite en chiffres, la dégringolade conduit la CGT à passer de 32,8% à 26,5% des voix entre 2010 et 2015. Un recul de 6,3 points qui profite d’abord à la CFDT et, dans une moindre mesure, à FO. La première progresse de 4,5 points, pour atteindre 22,6%. De quoi dépasser SUD (20,1%) et arracher un siège à la CGT. Quant à la seconde, elle enregistre une progression de 2,9 points, avec 19,5% des voix.

Ces résultats, qui confirment presque parfaitement ceux obtenus par les syndicats lors des élections professionnelles de l’an dernier, pourraient présager une remise en cause du positionnement stratégique de la CGT. Il se murmure qu’en interne, certains voudraient mieux prendre en compte les évolutions en cours, notamment la chute continue du volume de courrier à traiter. « Il y a une interrogation sur ce que le monde en transformation suppose de changement pour être en phase avec les salariés », affirme un observateur bien placé.

Réalisme

Mais officiellement, rien ne change pour le moment. « Le vote électronique n’est pas favorable aux employés et aux catégories du personnel les plus susceptibles de nous choisir. Par ailleurs, il y a eu beaucoup de suppressions d’emplois à la distribution et pas mal de recrutements chez les cadres. Ces évolutions nous sont clairement défavorables », analyse Cédric Grimaud.

Des arguments qui font écho aux observations de Philippe Charry, le secrétaire général de la Fédération FO Com. "Notre positionnement réformiste, moins revendicatif, est mieux compris. D’ailleurs, nous obtenons à peu près les mêmes scores chez les jeunes postiers et les cadres", explique-t-il. Une analyse partagée par Alain Barrault, secrétaire national à la F3C CFDT. "Un déclic s'est produit dans la tête de nombreux postiers. Ils se rendent compte de l’évolution des activités historiques comme le courrier. Refuser ce fait inéluctable ne passe plus", abonde-t-il.

Dans les mois à venir, CGT et SUD auront l’occasion de revoir leur stratégie syndicale. Les deux organisations contestataires, et les deux autres réformistes, sont invitées par Sylvie François, la DGA groupe en charge des RH et des relations sociales, à négocier sur les salaires, mais aussi sur le droit syndical, le dialogue social et les instances représentatives du groupe.

Auteur

  • Eric Béal