logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

La CFE-CGC veut éviter une crise de succession

Liaisons Sociales Magazine | Dialogue Social | publié le : 16.03.2016 | Manuel Jardinaud

Image

Désavouée par sa fédération, Carole Couvert ne devrait pas pouvoir se représenter à la présidence de la CFE-CGC. Elle juge "légitime" la candidature de François Hommeril, son ancien rival. Et espère, tout comme ce dernier, que la centrale évitera une guerre des chefs.

"J’espère qu’il y aura une seule équipe qui se présentera au congrès de Lyon." Carole Couvert se veut apaisante lorsqu'elle parle du congrès de la CFE-CGC qui s'annonce en juin. Pas simple pour la présidente de la CFE-CGC. Désavouée par sa fédération, celle de l’énergie, en décembre dernier, elle ne peut statutairement être candidate à sa réélection. À la grande surprise des militants.

La dirigeante affirme désormais "être sur un chemin de deuil" et "vivre une sorte de parcours initiatique". À contrecœur, elle accepte finalement sa situation. "Il n’y aura aucune modification des statuts", confirme Carole Couvert. Même si elle ajoute, énigmatique : "le champ des possibles est ouvert jusqu’au 10 mai, date ultime de dépôt des candidatures". Une discrète pétition, que Carole Couvert a relayée sur Twitter, circule toujours en sa faveur. Mais celle-ci n'a recueilli à ce jour que très peu de signatures…

"Gros séisme"

Ses soutiens semblent résignés à abandonner la bataille. "On aurait pu faire une réforme des statuts qui donnent le pouvoir aux fédérations sur l'élection", concède Régis Dos Santos, président du SNB CFE-CGC (banques). Mais ce ne sera pas le cas. Trop tard, trop risqué. Face à "ce gros séisme", le dirigeant souhaite que la ligne Couvert continue, malgré les écueils qui ont jalonné son mandat comme l’échec cuisant du changement de nom.

Régis Dos Santos milite pour que les querelles internes ne prennent pas le pas sur les sujets de fond : "nous avons assez de dossiers à gérer à l’extérieur pour ne pas nous battre entre nous". Un discours de raison alors même que, au sein de sa fédération, certains voudraient pousser un candidat maison…

À la CFE-CGC, personne ne semble vouloir rouvrir la guerre des chefs. Dans l'affichage tout au moins. Et surtout pas François Hommeril, vaincu en 2013, qui présente à nouveau sa candidature avec le soutien de sa fédération, celle de la chimie. "Cette situation embête tout le monde. Nos organisations sont sous tension. Je veux donc partir avec une liste unique et un projet commun", assure-t-il. Et celui-ci d'expliquer qu'il a débuté un tour des fédérations pour les rallier à son nom. Il peut déjà compter officieusement sur la puissante Fédération de la métallurgie.

Liste unique

"Mon travail, aujourd’hui, c'est de permettre de dépasser les clivages. Mais ce n’est pas facile de renouer le dialogue, il faudra un peu de temps", confie cet ingénieur de 54 ans, spécialiste des questions de formation. François Hommeril veut à tout prix éviter l’image du revanchard, celui qui profite de la situation pour gagner lors de cet improbable deuxième acte. Il insiste : "si Carole Couvert avait pu se présenter à nouveau, je l’aurais soutenue".

Ce que confirme l’intéressée. "Nous étions d’accord avec les fédérations de la chimie et de la métallurgie pour une liste unique", confie la présidente confédérale. Qui concède que son ancien rival est "légitime" à présenter sa candidature. La maison évitera-t-elle, en 2016, la guerre des chefs ? Ce sera peut-être le cas. Mais Carole Couvert ne sera pas cette fois-ci au centre du jeu.

Auteur

  • Manuel Jardinaud