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La CFDT et la CFE-CGC lancent la bataille des cadres

Liaisons Sociales Magazine | Dialogue Social | publié le : 15.10.2015 | Anne-Cécile Geoffroy

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À la veille de la reprise, ce vendredi 16 octobre, des négociations sur les régimes de retraites complémentaires Agirc et Arrco, les deux centrales montent au créneau. Et réclament la négociation d’un véritable statut pour les cadres.

Après avoir dévoilé fin septembre son projet pour les retraites complémentaires et son scénario pour une fusion des caisses Agirc et Arrco, la CFDT lance une nouvelle offensive avec la publication d’un « manifeste des droits et garanties attachés à la fonction cadre ».

La même semaine, la CFE-CGC relance et réaffirme sa volonté de définir un statut de l’encadrement qu'elle porte depuis plusieurs années. L’objectif affiché pour les deux centrales syndicales : clarifier un statut qui jusqu’ici repose essentiellement sur l’existence d’un régime de retraite spécifique. Car dans les conventions collectives, c’est bien l’affiliation à l’Agirc qui détermine le statut.

Perception d'un côté...

Pour appuyer leur demande, les deux confédérations sont allées, chacune de leur côté, sonder des cadres du secteur privé et du secteur public. La CFE-CGC a choisi d’interroger la perception que les intéressés ont de leur statut. Selon le sondage mené par OpinionWay, 84% des cadres déclarent que ce statut – pourtant non défini – est important à leurs yeux, 83% estiment qu’il représente un espoir d’ascension sociale pour les salariés et 61% pensent que le régime de retraite complémentaire spécifique aux cadres est un élément constitutif de leur identité.

L’enjeu pour l’organisation de Carole Couvert est d’éviter la fusion des deux régimes de retraite complémentaire. Qui signerait, selon elle, le début d’un détricotage du statut des cadres et porterait en germes le risque « d’un tsunami social ». Un tel rapprochement serait, surtout, la porte ouverte à une remise en cause de l’existence du syndicat catégoriel.

Moral de l'autre

La CFDT s'est, elle, penchée sur le moral des cadres. Les résultats de l'étude menée par TNS Sofres sont assez inquiétants. Deux cadres sur trois craignent ainsi une dégradation de leurs conditions de travail. Ils sont tout autant à ne pas se sentir associés aux décisions de l’entreprise. Et près de la moitié (46%) s’estiment totalement perdant dans leur deal avec l’entreprise.

D’où la nécessité, pour le syndicat, d’engager une négociation sur leur statut. La centrale de Laurent Berger en a même défini les contours en s'appuyant sur le vécu des cadres en matière de temps de travail, d’autonomie, de responsabilité, de droit d’initiative ou de rémunération globale…

Les deux organisations syndicales espèrent bien pousser le Medef à accepter l’ouverture d’une négociation interprofessionnelle sur le sujet. Mais pas forcément selon le même calendrier. Pour Carole Couvert, dont le mandat sera remis en jeu au printemps 2016, cette négociation est « un préalable à toute convergence des régimes de retraites complémentaires ». À la CFDT, Laurent Berger n’en fait pas un prérequis. Et espère bien qu’une négociation s’ouvrira, même en cas d’échec de la négociation sur les retraites complémentaires.

Auteur

  • Anne-Cécile Geoffroy