À la veille de son congrès, la CGT-FO a finalisé sa future équipe de direction autour de Jean-Claude Mailly. La centrale enregistre l'arrivée de deux nouveaux secrétaires confédéraux, issus du pôle réformiste.

A la CGT-FO, au moins, la guerre des chefs n'aura pas lieu. À quelques jours de son congrès, prévu à Tours du 2 au 6 février, la centrale a arrêté la composition de son futur bureau confédéral. Formellement, ses membres ne seront élus que le 7 février par le comité confédéral national, au lendemain de la clôture de la grand-messe, à laquelle participeront 2500 délégués.

Aucun suspens, cependant, à attendre du scrutin. Les candidats sont en effet au nombre de 13 pour... 13 places. Deux dirigeants, qui prennent leur retraite, quittent l'instance. Il s'agit de Rose Boutaric, la trésorière de Force ouvrière, et de Jean-Marc Bilquez, en charge des dossiers relatifs à l'assurance maladie.

Nouveau trésorier

Ex-secrétaire générale de l'influente Fédération des employés et cadres (FEC), la première faisait partie des poids lourds de l'équipe sortante. Contrairement au second, qui n'a jamais vraiment pesé sur les débats et les orientations stratégiques. C'est désormais Patrick Privat, déjà membre du bureau, qui s'occupera des finances de l'organisation de l'avenue du Maine. Et c'est Jocelyne Marmande, issue de la Fédération générale des travailleurs de l’agriculture, de l’alimentation, des tabacs et des activités annexes (FGTA), par ailleurs administratrice à la MSA, qui reprend les dossiers relatifs à la Cnam et à la Cnaf.

Celle-ci fait partie des deux nouvelles recrues du bureau confédéral. Avec Frédéric Souillot, originaire de la Fédération de la métallurgie, qui intègre l'instance pour s'occuper de la question ô combien cruciale du développement syndical. Un enjeu majeur pour la centrale de l'avenue du Maine, qui doit faire face au vieillissement de ses troupes. Et n'a jamais fait la transparence sur ses effectifs, que Jean-Claude Mailly évalue "autour de 500000, y compris les retraités".

Grands équilibres internes

Ces deux entrées accentuent le poids du courant réformiste au sein du bureau confédéral. FO Métaux et la FGTA font en effet partie des fédérations les plus attachées à la pratique contractuelle. Les deux organisations n'avaient d'ailleurs pas soutenu Jean-Claude Mailly, mais son challenger Jean-Claude Mallet, lors de sa prise de pouvoir en 2004.

Néamoins, rien n'indique que les grands équilibres internes ont changé. Issu de la FGTA, Stéphane Lardy, le négociateur en chef sur les dossiers relatifs à l'emploi et au travail, fait certes office de candidat possible au fauteuil de secrétaire général, dans trois ans. Mais Pascal Pavageau, le spécialiste des questions économiques, apparait nettement mieux placé. Et lui est issu de la Fédération de l'équipement, connue pour ses positions nettement plus contestataires.