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François Asselin veut reprendre la main face au Medef

Liaisons Sociales Magazine | Dialogue Social | publié le : 17.04.2015 | Manuel Jardinaud

Face à Pierre Gattaz qui se veut le chantre des petites entreprises, le nouveau leader de la CGPME affirme son style : pragmatisme, petits pas vers la CFDT et fermeté souriante.

La CGPME veut être entendue. Et son nouveau président, François Asselin, élu en janvier à la suite des 12 ans de mandat de Jean-François Roubaud, impose peu à peu sa marque. Celle d’une CGPME plus ouverte, moins dogmatique, à l’écoute du terrain et proche de ses adhérents.

L'organisation aime toujours à ferrailler avec son grand rival, le Medef, qui creuse son sillon auprès des petites entreprises. Dans la perspective de la mesure de la représentativité patronale prévue en 2016. L’enjeu est de taille, et François Asselin l’a en tête.

Pas de guerre avec le Medef, mais...

Le dirigeant souhaite, sur le terrain de la simplification et de la flexibilité, damer le pion à Pierre Gattaz, qui marche sur ses plates bandes. « Je ne suis pas en guerre avec le Medef. Moi, je favorise le tissu économique et les entreprises que je représente », assure-t-il. Une pique non dissimulée envers l’organisation de l’avenue Bosquet, qu'il renvoie à son image de défenseur des grandes entreprises.

François Asselin ajoute, non sans plaisir, ne jamais avoir rencontré Thibault Lanxade, récemment nommé vice-président du Medef en charge des TPE-PME. Sous-entendu : il n'y a qu'un seul représentant des petites entreprises en France, et c’est moi.

Pour préserver – voire augmenter - ses parts de marché, le président de la CGPME joue le pragmatisme. Devant l’Association des journalistes de l’information sociale (Ajis), le 16 avril, il a parfaitement récité sa partition. Exemple sur l’entretien professionnel et les nouvelles obligations issues de la réforme de la formation professionnelle, non signée par la CGPME : « L’entretien professionnel est un outil positif. J'y suis venu via la CGPME, via des chefs d’entreprise qui m’ont convaincu de son intérêt, comme de celui de la GPEC. » Une façon adroite de faire comprendre qu'en la matière, les bonnes pratiques suffisent. Et que la loi s'avère inutile. Son slogan : « Un dialogue social serein mais pas contraint ! »

Nouveau dialogue avec la CFDT

Sur cette base apaisée et ferme, François Asselin combat la mise en place du compte de pénibilité pour les entreprises de moins de 300 salariés, en juin. Une « niche » sur laquelle il espère faire la différence avec le Medef. François Asselin ne dit donc pas « Laissons tout tomber ! » mais plutôt « Comment en sortir ? ». Tout est dans la nuance.

Il affirme d'ailleurs avoir pris langue avec Laurent Berger, le leader cédétiste. "La pénibilité, c'est l'idée de la CFDT, nous devons donc en discuter", explique le dirigeant, qui fait montre de bonne volonté sur le sujet. Concrètement, François Asselin avance déjà des solutions : « Collectiviser la mesure avec un mode d’emploi par branche et des référentiels pour avoir des groupes homogènes d’exposition. » Technique mais malin... À son image.

 

Auteur

  • Manuel Jardinaud