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Force ouvrière promet de "ne rien lâcher"

Liaisons Sociales Magazine | Dialogue Social | publié le : 04.07.2016 | Stéphane Béchaux

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La mobilisation contre la loi Travail marquera une pause après les manifestations du 5 juillet. Mais le leader de FO, Jean-Claude Mailly, annonce déjà que la lutte continuera sous d'autres formes.

Il y aura bien une trêve estivale pour les grandes journées de mobilisation contre le projet de loi El Khomri. Cette semaine, les sept organisations syndicales de salariés et de jeunesse (CGT, FO, FSU, Solidaires, Unef, UNL et Fidl) défileront certes mardi 5 juillet dans les grandes villes de France. Mais aucun autre mouvement d’ampleur n’est prévu ensuite. « Il n'y aura pas de manifestation cet été, les gens partent en vacances », indique Jean-Claude Mailly, le secrétaire général de Force ouvrière, qui tenait une conférence de presse ce lundi 4 juillet.

Pas question pour autant pour les contestataires de lâcher l’affaire. « Il y aura des choses cet été, des choses surprises, des péages gratuits, et autres », prévient le leader de la CGT-FO. Les numéros un des sept organisations opposées au projet de loi Travail tiendront aussi un meeting, mercredi 5 juillet à 15 heures, au gymnase Japy, dans le 11e arrondissement parisien. Une intersyndicale est également prévue cette semaine pour « préparer la rentrée ». « Même si cette loi est votée, elle sera comme du chewing-gum qui colle aux chaussures du gouvernement. Nous ne laisserons pas tomber dans les semaines, les mois à venir. On ne lâchera pas », annonce Jean-Claude Mailly.

Colère et amertume

Jugeant très probable que le gouvernement use à nouveau du 49-3 pour faire passer le projet de loi, les contestataires anticipent déjà une rentrée sociale chaude pour l’exécutif. La colère et l’amertume accumulées au cours des quatre mois de mobilisation pourraient ainsi trouver à s’exprimer sous d’autres formes, relevant davantage de la guérilla que de la mobilisation organisée. À l’image du Premier ministre Manuel Valls, chahuté à Montpellier vendredi 1er juillet, les ministres pourraient voir leurs déplacements perturbés semaine après semaine. Le Parti socialiste, aussi, pourrait en payer le prix, comme l’illustre la possible annulation de l’université d’été de l’organisation, prévue à Nantes cette année.

Les contestataires envisagent aussi de mettre en place à la rentrée un « système de veille permanent » pour surveiller les négociations de branches et d’entreprises qui pourraient s’ouvrir une fois la loi promulguée. Une sorte d’observatoire sans pouvoir formel : les confédérations n’ont statutairement pas le pouvoir de dicter à leurs fédérations ou à leurs syndicats les comportements à suivre dans leurs champs de négociations respectifs. Pas sûr d’ailleurs qu’une telle instance ait besoin de voir le jour dans l’urgence. Une fois votée, la loi nécessitera des décrets d’application pour pouvoir s’appliquer. Et certains ne voient jamais le jour...

Auteur

  • Stéphane Béchaux