Le groupe, qui voudrait faire passer 26 000 cadres aux forfaits-jours, présentera un projet d'accord au CCE en septembre prochain.

Avortée en 2010, relancée en 2014, suspendue puis redémarrée début 2015 : après bien des soubresauts, la négociation sur le temps de travail des cadres chez EDF SA a été officiellement conclue le 3 juin dernier. Enjeu pour l'électricien : faire passer 26 000 de ses cadres au forfait jours, afin de gagner en souplesse en matière d'organisation du temps de travail. Mais aussi mettre un terme aux dépassements horaires des cadres régulièrement épinglés par l'inspection du travail sur les centrales nucléaires.

Un forfait de 209 jours par an

Le projet d'accord prévoit un forfait annuel de 209 jours (au lieu de 212 jours proposés au début de la négociation), pouvant être dépassé jusqu'à 225 jours par an, avec une majoration des jours supplémentaires. Une augmentation du temps de travail de 13 jours, calcule Maurice Isler, DSC FO : « aujourd'hui les cadres travaillent sur une base de 196 jours par an, mais avec les sujétions de services, on arrive en moyenne à 204 jours. Si l'on part sur un forfait de 209 jours, on atteindra, en temps de travail réel moyen, 217 jours ». Les contreparties – une prime de 10 000 euros brut ou une augmentation de salaire autour de 3% - ne lui conviennent pas : « elles ne concerneront pas les nouveaux embauchés, et rien ne nous garantit que les prochaines NAO ne viendront pas reprendre ce qui aura été consenti ».

Son homologue de la CFE-CGC, Frédéric Letty, n'est pas plus enthousiaste : « nous avons réussi à introduire dans la négociation un volet sur les conditions et l'organisation du travail, qui est pour nous un sujet fondamental quand on aborde la question du temps de travail. Mais l'accord ne contient aucune mesure engageante : par exemple sur le télétravail, il se contente de renvoyer à une prochaine négociation. La direction a raté l'occasion de travailler sur ces questions de fond ; elle s'est focalisée sur les forfaits jours. »

L'accord sera présenté au CCE en septembre prochain avant d'être ouvert à la signature des syndicats, qui semble pour l'heure loin d'être acquise.