Le 27 avril, la Première ministre a accordé un entretien aux journalistes de l’information sociale. En se prêtant au jeu des questions-réponses, elle a mis en avant l’inertie des organisations syndicales et patronales.
Alors que les contestations liées à la réforme des retraites se poursuivent, Élisabeth Borne a présenté la feuille de route gouvernementale autour de quatre axes : le plein-emploi, la transition écologique, la refonte des services publics et le renforcement de l’ordre républicain.
Elle a déclaré : « Il ne s’agit pas de voter les textes, il faut que les réponses arrivent concrètement auprès des Français. » Le Gouvernement est pressé et souhaite mettre au point un calendrier alliant mesures législatives et mesures réglementaires. Elle a ajouté : « L’agenda social est à bâtir avec les partenaires sociaux. Concernant le pacte de la vie au travail, je n’ai pas encore de date à laquelle on va se réunir, car les organisations syndicales ne souhaitaient pas que l’on reprenne les réunions officielles avant la manifestation du 1er mai. »
Elle a particulièrement insisté sur ce dernier point laissant entendre que l’absence de concertation avec les partenaires sociaux freinait la mise en œuvre de sa feuille de route.
Elle s’est plainte : « J’ai la volonté de relancer les discussions officielles avec les organisations syndicales. Il y a beaucoup de sujets qui devraient se régler avec les partenaires sociaux. Or, comment s’assure-t-on que chacun prend ses responsabilités jusqu’au bout ? Prenez l’exemple de la réforme de l’assurance chômage. Les partenaires sociaux ne se sont pas mis d’accord et ont demandé au Gouvernement de décider. Quand les sujets sont difficiles, on laisse la responsabilité au Gouvernement. Que chacun aille au bout et prenne ses responsabilités ! »
De façon synthétique : concernant l’emploi des séniors (« plus bas en France que chez nos voisins »), elle souhaite que les discussions se tiennent branche par branche.
Sensible à la question des salaires dans la branche propreté, lors des marchés publics, elle va donner des instructions pour arrêter de choisir les offres les moins-disantes. « Il ne faut pas tirer vers le bas les salaires ni les conditions de travail », affirme-t-elle.
Elle reconnaît que les dispositifs de reconversion ne sont pas assez efficaces, mais que ce sont ceux qui ont été négociés avec les partenaires sociaux. Quant aux accidents du travail, elle entend se contenter des recommandations émises lors des assises du travail, présentées le 24 avril dernier au Conseil national de la refondation, et ne pas apporter de mesures supplémentaires.