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Diversité : la CFE-CGC à la peine

Liaisons Sociales Magazine | Dialogue Social | publié le : 01.06.2016 | Stéphane Béchaux

La nouvelle direction de la confédération des cadres pourrait ne compter qu'une seule femme. Au milieu de dix hommes, tous blancs et seniors. En matière de diversité, la CFE-CGC a du pain sur la planche.

Quel retour en arrière ! Dirigée depuis trois ans par un duo de femmes, Carole Couvert et Marie-Françoise Leflon, la CFE-CGC amorce un spectaculaire virage en matière de diversité. Réunis en congrès confédéral à Lyon, les délégués s'apprêtent à élire, ce mercredi 1er juin, un trio d'hommes à la tête de l'exécutif confédéral: François Hommeril à la présidence, Alain Giffard au secrétariat général et Franck Zid comme trésorier.

Cette absence de mixité au sommet pourrait passer relativement inaperçue si la maison de la rue du Rocher était parvenue à présenter un nombre conséquent de femmes parmi les futurs secrétaires nationaux. Or, il n'en est rien. L'organisation pourrait ne présenter qu'une seule candidate à l'élection, ce jeudi 2 juin au matin, en la personne de Martine Keryer. Cette médecin du travail doit en effet conserver son poste de secrétaire nationale en charge de la santé au travail. Une seconde femme, Chantal Guiolet, actuelle déléguée nationale au développement durable, est aussi en lice. Mais il est question qu'elle se retire du jeu.

Tous les autres candidats pressentis pour intégrer la direction ont, eux, le même pedigree : des hommes, blancs de peau et seniors. Parmi eux, deux faisaient déjà partie de l'équipe précédente. Il s'agit de Serge Lavagna, qui devrait conserver la protection sociale, et de Christophe Lefevre, qui garde le portefeuille de l'Europe et de l'international. Agé de 49 ans, ce dernier devrait d'ailleurs être... le benjamin de l'équipe !

Liste des prétendants

D'autres seniors devraient faire leur entrée dans la garde rapprochée de François Hommeril. Issu de la métallurgie, Jean-François Foucard prendra en charge le portefeuille stratégique de l'emploi et de la formation. Lui aussi métallo, Gérard Mardiné devrait hériter de l'autre gros dossier, celui de l'économie et de l'industrie. Simon-Pierre Policciardi s'occuperait du secteur public, Pierre Lichon du développement territorial et Gilles Lecuelle de la gestion des branches. Également candidat, Sébastien Crozier, par ailleurs président de la CFE-CGC d'Orange, a peu de chance d'intégrer l'équipe.

La composition définitive du secrétariat national ne sera certes connue que jeudi 2 juin au matin, après l'élection par les congressistes. Mais la liste des prétendants prouve sans conteste la difficulté de la centrale des cadres à rajeunir et féminiser ses dirigeants. Ce que François Hommeril sait pertinemment. "Aujourd'hui, nos structures ne représentent ni les jeunes ni les femmes. On est confrontés à une baisse de moyens pour construire des parcours syndicaux. La CFE-CGC doit proposer un projet syndical attractif pour les jeunes", expliquait-il à Liaisons sociales magazine fin avril. Une difficulté que rencontrent d'ailleurs l'ensemble des confédérations syndicales et patronales.

Voilà trois ans, Carole Couvert avait, elle, fait preuve d'un grand volontarisme en matière de diversité. Mais son "casting" avait très vite montré ses limites. Totalement inexpérimentée, sa secrétaire nationale à l'emploi avait été débarquée quelques semaines après son élection. Et celle chargée de la formation avait aussi rapidement jeté l'éponge.


 

 

 

Auteur

  • Stéphane Béchaux