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Denis Gravouil, des intermittents à l'Unedic

Liaisons Sociales Magazine | Dialogue Social | publié le : 06.09.2016 | Emmanuelle Souffi

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Toujours offensive contre la loi Travail, la CGT entend aussi peaufiner ses propositions en matière d'emploi et de lutte contre le chômage en confiant une partie des dossiers à Denis Gravouil, le Mr Intermittents de la centrale syndicale.

A une semaine de la mobilisation contre la loi travail, la CGT tient ce 6 septembre sa commission exécutive confédérale. Un moment important pour la centrale qui cherche à affiner sa stratégie et à ne pas se laisser enfermer dans une posture d'opposante systématique. Parmi ceux qui vont compter cette année même si les négociations interprofessionnelles risquent de pâtir du climat pré-électoral, Denis Gravouil, le porte-parole des intermittents de la CGT. En désaccord avec Thierry Lepaon, l'ex-numéro un de la CGT, il signe là son grand retour.

Élu à la commission exécutive lors du dernier congrès, le leader de la CGT Spectacle reprend une partie des attributions d’Éric Aubin, l’ex-Monsieur Emploi de la centrale de Montreuil. Le quadra hérite du dossier de l’assurance chômage, dont les dernières négociations se sont soldées par un échec. Sauf pour les intermittents, grâce à ses talents de démineur.

Faute d'accord entre patronat et syndicats, la dernière convention Unedic a été prorogée par le gouvernement pour un durée illimitée. Principal point d'achoppement : la taxation des contrats courts, dont le Medef ne veut pas entendre parler. Une table ronde devrait être prochainement organisée au ministère sur le sujet.

En binôme avec David Rambault, de la fédération Info-Com, qui suivra les questions d'emploi, Denis Gravouil retrouve des dossiers qu'il maîtrise parfaitement. « Bon négociateur, intelligent, habile, à l’écoute de ses mandants »… Le député PS Jean-Patrick Gille, qui l’a côtoyé lors de sa mission sur l’intermittence, ne tarit pas d’éloges sur cet ancien chef opérateur.

Modeste et discret, ce fils d’enseignants refuse les dogmes. « Je ne suis pas conservateur, admet-il. Le modèle du CDI pour tous est inaccessible, il faut prévoir des droits qui compensent la précarité. » Credo cégétiste, le « nouveau statut du travailleur salarié » doit servir de base aux propositions de la maison en matière d’assurance chômage. Reste à étayer le concept, pour l’instant très flou.

Auteur

  • Emmanuelle Souffi