Dans leur propre entreprise, les dirigeants des organisations patronales cultivent des relations sociales très consensuelles. Fort éloignées parfois de leurs discours.
Leurs visages et leurs voix incarnent le patronat. Ils parlent devant les micros et les caméras, rencontrent les responsables politiques, croisent le fer avec les leaders syndicaux. Au nom des dirigeants qu’ils représentent, ils sont amenés à prendre des positions tranchées, parfois excessives, pour se faire entendre des pouvoirs publics. Mais chez eux, dans leur entreprise, quel type de relations sociales mettent-ils en œuvre ? Sont-ils fidèles à leurs discours ou gèrent-ils leurs troupes autrement, avec pragmatisme ?
Pour le savoir, nous avons ausculté les sociétés de quatre grands dirigeants : Pierre Gattaz, président du Medef et du directoire de Radiall ; François Asselin, son homologue à la CGPME, aux manettes de l’entreprise familiale éponyme ; Alexandre Saubot, président de l’UIMM et directeur général de Haulotte Group ; Viviane Chaine-Ribeiro, patronne de la fédération Syntec et présidente de Talentia Software.
Des sociétés très diverses, qui vont du groupe industriel mondialisé à la PME artisanale en passant par la société de technologie en forte croissance. Et pourtant, un point commun émerge : un besoin, si ce n’est une stratégie, de créer un dialogue social serein et apaisé. À l’opposé des débats houleux et des surenchères auxquels ils peuvent parfois prendre part.