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Chez Axa, "le dialogue social est à haute intensité, mais à distance"

ISRH | Dialogue Social | publié le : 24.04.2020 | Benjamin d'Alguerre

Après avoir mis en place un plan de continuité de l’activité qui prévoit le maintien des rémunérations à 100 % pour les salariés absents, Axa commence à étudier les pistes de la reprise post-déconfinement, comme l’explique Sibylle Quéré-Becker, directrice du développement social.

Comment vous êtes-vous adaptés à la situation de crise ?
Sibylle Quéré-Becker :
Dès la mi-février, un système de communication de crise a été mis en place afin de tenir nos salariés informés de la situation par le biais de messages sur notre newsletter interne, de SMS ou de FAQ. Quand l’ordre présidentiel du confinement à domicile est tombé le 16 mars, nous étions prêts à passer en mode télétravail. Aujourd’hui, 98 % de nos collaborateurs travaillent à domicile. Seules quelques fonctions IT, logistiques ou cadre de vie sont encore mobilisées sur site. La transition vers le travail à distance s’est faite sans douleur puisque tous nos collaborateurs étaient déjà équipés d’outils digitaux et que 60 % d’entre eux bénéficiaient de l’accord télétravail signé la première fois voici six ans. De plus, la grande grève de décembre 2019 nous a, en quelque sorte, « entraînés » à la pratique d’un télétravail généralisé et nous a même permis d’adapter nos outils aux cas de force majeure, notamment notre bande passante qui peut supporter l’ensemble des connexions simultanées.

Pourquoi Axa n’est-il pas passé par la voie d’un accord avec le CSE pour mobiliser les jours de repos des salariés dans le cadre de la période de crise ?
S. Q.-B. :
L’ordonnance du 25 mars a donné la possibilité aux employeurs de disposer d’un certain nombre de jours de repos des salariés dans le cadre de la prévention des risques économiques pour l’entreprise. La direction d’Axa a choisi de ne pas toucher aux congés payés, ce qui aurait nécessité un accord négocié et signé avec nos instances représentatives du personnel, mais d’opter pour une formule portant exclusivement sur les RTT et sur les jours de repos CET. Cette décision unilatérale était motivée par l’urgence et par la nécessité de retrouver un maximum de salariés en poste lorsque viendra la reprise. Les élus nous avaient demandé une négociation, mais nous avons dû agir au plus vite puisque cette disposition entrait en vigueur dès le 27 mars, soit deux jours après la publication de l’ordonnance. En fonction des directions, les salariés ont posé zéro, cinq ou dix jours de repos, étant entendu que ceux qui voulaient solder leur reliquat de congés payés avant le 31 mai étaient libres de le faire à cette occasion. À titre d’exemple, les secteurs concernés par la formule « zéro jour » sont des fonctions comme la paye ou certaines activités à la direction financière, la formule « cinq jours » s’applique plutôt aux activités informatiques et à certaines activités en relation avec des clients et les distributeurs, et celle portant sur dix jours à des collaborateurs chargés de nos exploitations de site. En revanche, les rémunérations des salariés d’Axa France sont maintenues à 100 %.

Comment se passe le dialogue social durant la période de confinement ?
S. Q.-B. :
Le dimanche qui a suivi l’annonce du confinement, nous avons tenu un CSE central  exceptionnel par Skype avec les élus. Et tous ont répondu présent. Aujourd’hui, vu les circonstances, toutes les instances se tiennent évidemment à distance, mais nous pratiquons le dialogue social à haute intensité. Nous avons multiplié les réunions avec les CSE centraux, nous tenons certains CSE d’établissement tous les quinze jours et nous organisons des points réguliers avec les représentants de proximité (ce qui est une spécificité d’Axa) afin d’être informés au mieux des situations rencontrées sur le terrain. D’ailleurs, malgré la crise, certaines négociations, comme celle portant sur la formation que nous avions engagée avant le confinement, se poursuivent. Évidemment, le sujet qui commence à s’imposer dans les esprits est celui du déconfinement et de la reprise d’activité. Il va falloir préparer un plan de retour à l’activité tout en conservant le principe du respect de la sécurité sanitaire des salariés. C’était d’ailleurs à l’ordre du jour du CSE central que nous avons tenu le 23 avril. Mais nous restons tributaires des annonces du Gouvernement. 

Propos recueillis par Benjamin d’Alguerre

Auteur

  • Benjamin d'Alguerre