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CGT et FO tentent de reprendre la main face au gouvernement

Liaisons Sociales Magazine | Dialogue Social | publié le : 10.04.2015 | Manuel Jardinaud

Les deux grandes centrales ont tenté de mobiliser contre le gouvernement. Un demi échec. Mais la journée du 9 avril avait surtout pour but de tester les militants.

Un peu plus de 300 000 personnes dans les rues sous les bannières de la CGT, de FO, de Solidaires et de la FSU. A peine la moitié selon le ministère de l'Intérieur... Côté syndical, la manifestation du 9 avril contre l'austérité et la loi Macron est présentée comme un succès. Il fallait, pour ces centrales, faire entendre leur voix face à un gouvernement de plus en plus accusé de suivre à la lettre les propositions du Medef.

Une voix médiatique mais finalement peu mobilisatrice. L'appel à la grève n'a pas été relayé : 10 % de grévistes à l'Education nationale et 6% à la Poste par exemple. A Paris, les transports urbains n'ont pas du tout été affectés... Un signe que seuls les militants battaient le pavé.

Mais ces images de quelques rues pavoisées de drapeaux à l'effigie de la centrale de la Porte de Montreuil, et à un moindre de niveau de celle de l'avenue du Maine, sont surtout destinées à l'interne. A la tête de la CGT depuis janvier, et face à des revers électroraux récents dans de grandes entreprises (EDF, RATP, Air France...), Philippe Martinez veut montrer sa capacité à réanimer ses troupes anesthésiées par un scandale qui a laissé des traces. En complément de ses visites sur le terrain, il affirme ainsi un changement de style et sa ligne inflexible face au gouvernement. Et permet au public de se familiariser avec son visage encore peu connu.

Mailly contre la réforme du dialogue social

Jean-Claude Mailly, le secrétaire général de FO, veut imposer aussi son leadership, en particulier face à une CFDT désormais jugé bien trop réformiste. Sur un slogan large et consensuel, c'est l'occasion pour lui de faire passer des messages plus précis sur la réforme du dialogue social notamment dont il critique vertement l'avant-projet de loi transmis aux syndicats cette semaine.


La CFDT hors manifestation

Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, a rappelé que la rigueur n'était pas l'austérité. Et ne change pas de ligne sur ce type de mobilisations qui, selon lui, ne sont d'aucune efficacité. Le 9 avril, il a d'ailleurs préféré se montrer en patron de syndicat proche des fonctionnaires, en visitant un CHU, plutôt que de discourir sur la loi Macron. Un pied de nez !


Auteur

  • Manuel Jardinaud