Pour la première fois, le syndicat des cadres de l’Afpa présentera des candidats dans le collège ouvriers-employés. Une façon de protester contre la rétrogradation de plusieurs centaines de salariés dans ces catégories.
Le bras de fer entre la direction générale de l’Afpa et le premier syndicat de l’opérateur se poursuit. Côté cour, les dirigeants de l’Agence pour la formation des adultes refusent que la CFE-CGC puisse présenter des listes dans les trois collèges électoraux en vue du scrutin qui doit se tenir entre les 27 novembre et 4 décembre prochains pour déterminer les futurs élus du personnel, en invoquant le caractère catégoriel de la centrale de la rue du Rocher qui ne peut représenter que les techniciens, cadres et assimilés. Côté jardin, le syndicat reproche à la direction d’avoir artificiellement fait augmenter le nombre de votants dans le premier collège (celui de la catégorie « ouvriers et employés ») afin de minorer son audience nationale.
Rappel : en 2019, lors du précédent cycle électoral, la CFE-CGC s’imposait comme le premier syndicat représentatif au sein de l’Agence. Dans la foulée, en avril 2022, elle parvenait à prendre le siège jusqu’à présent détenu par la CFDT sur les deux réservés aux représentants des salariés au conseil d’administration de l’Afpa. Et, si sa dynamique se confirme, elle pourrait, à en croire son président André Thomas, « espérer rassembler 50 % des voix lors du prochain scrutin ». Et se retrouver ainsi en situation d’interlocuteur principal de la direction, capable de signer seule des accords.
Plus de 500 ETP rétrogradées
C’est dans ce contexte que le protocole d’accord préélectoral (PAP) signé par toutes les organisations syndicales (sauf la CFE-CGC et Sud) a mis le feu aux poudres. Dans le document transmis aux élus et qu’Info Social RH a pu consulter, le contingent de salariés de catégorie 1 (ouvriers et employés) passe de 499,5 ETP à… 1127,31 ETP, augmentant la part de cette catégorie de 5 à 17 % dans le total du corps électoral. Une nouvelle classification obtenue après la rétrogradation d’office d’anciennes catégories qui relevaient jusqu’alors du deuxième collège (comme les animateurs socio-éducatifs et les assistants de formation) au premier. « En plaçant des techniciens et des cadres au collège employé/ouvrier, peut-être que l’Afpa et les autres organisations syndicales viennent d’inventer la notion de cadres ouvriers ou de cadres employés ? ironise André Thomas. En le faisant, l’Afpa contredit sa mission et les organisations syndicales leur vocation de promotion sociale. »
N’empêche. Cette révision des catégories d’effectifs peut peser sur le scrutin final. À ce titre, la CFE-CGC entend bien présenter des listes dans ce collège 1 duquel elle est catégoriellement exclue « afin de défendre ses techniciens et ses cadres, dont une soixantaine d’adhérents », indique André Thomas. Une façon de faire, par la bande, casser la décision de la direction par la justice. « Les autres organisations syndicales contesteront sans doute notre présence dans ce collège devant les tribunaux. Mais la CFE-CGC ira jusqu’au bout », prévient le syndicaliste.