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A l'UIMM, trois hommes pour un fauteuil

Liaisons Sociales Magazine | Dialogue Social | publié le : 16.03.2015 | Manuel Jardinaud

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Le 19 mars, la puissante Union des industries et métiers de la métallurgie se choisira un nouveau président. Parmi les trois candidats, la victoire pourrait se jouer entre les représentants des PME et des ETI.

Dernière ligne droite pour l’Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM). La puissante organisation patronale (12 fédérations, 70 chambres syndicales territoriales), dont est issu le président du Medef Pierre Gattaz, se choisit son patron le 19 mars. Trois hommes aux profils très différents sont en lice pour succéder à Frédéric Saint-Geours. Parti au conseil de surveillance de la SNCF en décembre, celui-ci a, durant sept ans, modernisé une institution fortement marquée par l’affaire « des caisses noires ».

Jérôme Frantz, PDG de Frantz Electrolyse, Alexandre Saubot, directeur général de Haulotte, et Marc Ventre, directeur général délégué de Safran, se disputent le fauteuil. C'est-à-dire le patron d’une PME (une centaine de salarié), celui d’une ETI (1 500 salariés) et celui d’un groupe international (66 000 salariés). Sauf grande surprise, la prime devrait aller à l’un des deux premiers, chefs d’entreprise « opérationnels », proches du terrain et maniant le dialogue social au contact direct de leurs collaborateurs.

A chacun ses voix

Chacun peut faire valoir des atouts politiques. A Jérôme Frantz les 34 voix de la Fédération des industries mécaniques (FIM) qu’il préside et une expérience à la tête du Medef Hauts-de-Seine qui peut séduire les petits patrons industriels. Alexandre Saubot, plus techno – il est polytechnicien et ancien banquier –, jouit de l’image d’un dirigeant prêt à changer de carrière pour sauver et développer une entreprise familiale de production de nacelles élévatrices. En outre, ce proche de Pierre Gattaz a mené la négociation sur la modernisation du dialogue social, dont l’échec ne semble pas avoir dévalué sa cote.

Marc Ventre, lui, peut compter sur les suffrages de la Fédération des industries aéronautiques et spatiales (Gifas), dont il est le vice-président, et du Groupe des industries métallurgiques (GIM) de la région parisienne, dont il a pris la tête il y a deux ans. Il quittera Safran en avril et pourrait donc se consacrer entièrement à sa tâche s’il est élu. Un argument qui peut faire mouche.

Refonte des classifications

Pour le futur patron de l'avenue de Wagram, la tâche s'annonce déjà très rude. Sur le plan économique, l'heureux élu aura pour première mission de peser de tout son poids auprès des pouvoirs publics et de l'exécutif pour défendre l'industrie française. Un secteur en panne de compétitivité, malmené par la mondialisation, qui voit son poids et ses effectifs se réduire dans l'Hexagone depuis des années.

Les petits et gros industriels attendent ainsi de leur porte-parole qu'il mêle sa voix à celle du Medef pour réclamer encore et encore une baisse de la fiscalité et du coût du travail, ainsi qu'un allègement de toutes les contraintes administratives, au premier rang desquelles le compte pénibilité. Il devra également faire vivre le dialogue économique permanent, instauré à l'UIMM. Qui a été renforcé par la feuille de route liée au pacte de responsabilité.

En interne, le futur président devra aussi superviser un chantier majeur, celui de la réécriture des textes conventionnels. Celle-ci pourrait aboutir à la mise en place d'une convention collective nationale pour les cols bleus. Ou, tout au moins, à une refonte des classifications des emplois et métiers. Avec, en corollaire, une très délicate remise à plat de la grille des minima salariaux de branche.

Auteur

  • Manuel Jardinaud