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2016, année « duraille » pour la SNCF

Entreprise & Carrières | Dialogue Social | publié le : 25.01.2016 | Frédéric Brillet

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Dans un paysage syndical relativement stable, la SNCF aborde un calendrier social 2016 qui s’annonce particulièrement chargé, avec notamment la négociation de la nouvelle convention collective de la branche.

Pour la SNCF, l’année 2015 s’est avérée fructueuse sur le plan social, jusque dans ses tout derniers jours, avec un accord de recrutement où se retrouvent les signatures – inhabituelles – de la CGT et de SUD. Mais 2016 s’annonce corsée. La négociation d’une convention collective de branche dans la perspective de l’ouverture à la concurrence doit déterminer, d’ici à fin juin prochain, les règles sociales que devront appliquer l’ensemble des opérateurs ferroviaires publics et privés.

Au cœur de cette négociation se trouve un décret de 1999 baptisé “RH 0077”, qui loge une grande partie des avantages sociaux (amplitudes journalières maximales de travail, temps de coupure et de repos) empilés au gré des conflits qui ont jalonné l’histoire de l’entreprise. Aussi complexes que rigides, ces règles aboutissent à ce que la productivité, la polyvalence, la mobilité fonctionnelle et le temps de travail annualisé des agents de la SNCF demeurent souvent inférieurs à ceux du secteur privé et des autres opérateurs publics européens.

Economies d'emplois de 30% dans le fret
 
Selon un rapport publié par la Cour des comptes en 2010, la SNCF est parvenue à faire passer de 6 h 22 à 7 h 46 la durée moyenne quotidienne de travail effectif des personnels roulants, mais a octroyé en compensation huit jours de repos supplémentaires. Au final, les roulants bénéficient, en fonction des contraintes auxquelles ils sont assujettis et qui varient selon leur planning individuel (travail de nuit, week-end et jours fériés), d’une cinquantaine à 122 jours de repos (repos compensateurs + RTT), auxquels s’ajoutent 28 jours ouvrés de congés par an, selon la direction.
 
Le syndicat patronal UTP (Union des transports publics et ferroviaires) estime que, sans les avantages du statut cheminot, la SNCF pourrait, pour ce qui est des agents roulants, économiser 30 % des emplois dans le fret et 18 % dans le transport des voyageurs.
 
Compétitivité
 
Soucieuse d’augmenter la compétitivité de l’entreprise alors que la concurrence tous azimuts se renforce (covoiturage, autocar et libéralisation des lignes régionales à moyen terme), la direction de la SNCF aspire à un assouplissement du “RH 0077”, sachant que les opérateurs privés, parties prenantes de la négociation, refuseront de l’intégrer en l’état à l’accord de branche [...]

Auteur

  • Frédéric Brillet