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Ni les seniors ni les entreprises n’imaginent encore l’emploi après 60 ans

Entreprise & Carrières, du 15/07 au 25/08/2008 | Accord | publié le : 15.07.2008 |

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Le baromètre semestriel "Seniors en entreprise" Entreprise & Carrières/Notretemps.com* traduit, au 1er semestre 2008, un attachement au départ à la retraite à 60 ans, malgré l’allongement de la durée de cotisation. Mais aussi l’absence de progrès dans l’accès des seniors aux dispositifs de gestion RH de ’entreprise.


 

Vieillir dans l’entreprise ne séduit toujours pas les salariés seniors : 82 % d’entre eux souhaiteraient partir au plus tard à 60 ans, si les conditions financières le leur permettaient. La 7e vague du baromètre semestriel Seniors en entreprise Entreprise & Carrières/Notretemps.com* continue de traduire une aspiration massive au départ en retraite avant 61 ans.
Depuis la première édition, en 2005, le compteur reste bloqué autour de 80 %. Le repère des 60 ans, âge légal de la retraite, demeure donc intangible, cinq ans après la réforme Fillon, et ce, même si l’allongement de la durée de cotisation vieillesse à 41 annuités a été confirmé cette année.
Depuis notre premier baromètre, l’espoir d’un départ avant 60 ans a, en revanche, régulièrement reculé de près de 10 points (45 % cette année). Les préretraites d’entreprise sont aujourd’hui taxées à 50 %. En contrepartie, les seniors interrogés s’attachent donc au départ à 60 ans (37 %, soit plus 6 points depuis 2005). Le repère des 65 ans reste plus flou (9 % contre 7 % en 2005). La pénibilité du travail peut expliquer la volonté de départ massive des ouvriers à 60 ans ou moins (95 %). Mais 7 cadres sur 10 souhaitent aussi arrêter à 60 ans ou avant.
Des aspirations qui restent en décalage avec la réalité économique, sauf à partir avec une retraite partielle : pour 28 % des seniors interrogés, il faudra dépasser 60 ans pour obtenir le taux plein. Et 21 % des moins de 50 ans devront attendre 65 ans. Au total, quel que soit l’âge effectif de départ, 44,5 % devront liquider leurs droits plus tardivement que souhaité.

 

Conditions de travail

 

Les propositions des différents gouvernements, comme la surcote, dont une revalorisation à 5 % par année travaillée supplémentaire dès 2009 vient d’être annoncée, sont donc encore insuffisantes à convaincre les seniors de poursuivre leur vie professionnelle. Leurs conditions de travail constituent un écueil important, comme le traduit une nouvelle fois notre baromètre ; 38 % des seniors interrogés ont bénéficié d’une ou plusieurs formations depuis trois ans : c’est près de trois fois moins que la moyenne généralement admise pour l’ensemble des salariés. L’aide à la carrière, l’orientation ou les bilans n’ont pas décollé depuis notre premier baromètre : 20 % des seniors en ont bénéficié en trois ans. Les rendez-vous de seconde partie de carrière étaient pourtant prévus par le plan national pour l’emploi des seniors de Gérard Larcher.
Le gouvernement a précisé, fin juin, les mesures d’un nouveau plan avec, cette fois, une obligation de négociation pour les branches et les entreprises, d’ici à fin 2009, assortie d’objectifs et de mesures chiffrées sur l’emploi des seniors. Des sanctions financières sont évoquées pour celles qui s’y soustrairaient. Notre baromètre qui, pour les seniors, traduit l’inégalité d’accès aux dispositifs RH, indique qu’elles sont nécessaires.
Il reste à espérer que la contrainte du maintien dans l’emploi des salariés âgés ne génère pas d’effets pervers : dans ce dernier baromètre, 40 % des seniors interrogés ont le sentiment qu’il existe, dans leur entreprise, un harcèlement en raison de l’âge. Un résultat quasi identique à ceux des baromètres précédents. Mais seulement 39 % affirment le contraire (21 % ne se prononcent pas) contre 42 % à 46 % sur les dernières années.

 

Guillaume le nagard

 

* Enquête administrée en ligne, auprès des abonnés de la newsletter de Notretemps.com en avril-mai 2008. 1392 questionnaires traités.