« On l’a dit, on le fait ! » Le Medef vient de tirer un trait sur les 938 000 euros qu’il percevait chaque année au titre de sa participation à la gestion du régime d’assurance-chômage. L’annonce en a été faite le 29 janvier à l’occasion d’une réunion d’un conseil d’administration de l’Unédic. Cette annonce vient entériner une décision du conseil exécutif de l’organisation patronale prise un peu plus d’un mois plus tôt, le 16 décembre.
Geoffroy Roux de Bézieux s’y était engagé lors de sa campagne pour la succession de Pierre Gattaz : lui président, il allait progressivement sortir son mouvement des financements paritaires. La décision du 29 janvier marque l’épisode 1 de ce passage à l’acte, mais d’autres désengagements sont prévus à l’agenda : Apec, Action Logement, Agefiph, Agirc-Arrco, Acoss, Cnam, Cnaf et Cnav devraient suivre. Au total, c’est à 4,4 millions d’euros que le Medef entend renoncer chaque année. Mais à rythme mesuré, afin que cette perte n’entraîne pas de conséquences sur la masse salariale de l’organisation.
À terme, le Medef, dont le dernier budget annuel s’élevait à 42 millions d'euros, entend même se passer des versements de l’AGFPN (l’Association de gestion du fonds paritaire national qui rémunère les organisations patronales et syndicales au prorata des missions de service public qu’elles assurent comme la tuyauterie des fonds de l’apprentissage et la gestion de ceux des ressources mutualisées pour les entreprises de moins de 50 salariés au travers des Opco, par exemple) pour ne dépendre que des seules cotisations de ses entreprises et fédérations adhérentes. Le challenge s’annonce plus sérieux : selon le dernier rapport de l’Association, en date de 2018, ce sont quelque 13,2 millions qui sont partis dans les caisses de l’organisation patronale à ce titre. Pas négligeable. Conséquence : la chasse aux adhérents est ouverte pour compenser les pertes à venir et atteindre l’indépendance financière souhaitée par Geoffroy Roux de Bézieux…