Un cap a-t-il été franchi en matière de RSE (responsabilité sociale des entreprises) et ESG (environnement social et gouvernance) ? Selon l’enquête réalisée fin avril par BuzzPress pour NoosGlobal auprès de 3 000 dirigeants et chefs d’entreprise, plus de quatre dirigeants sur dix (42 %) affirment parvenir à impliquer leurs employés et leurs clients dans leur stratégie RSE et ESG. Mieux encore, ils aimeraient aller encore plus loin, mais semblent avoir du mal à passer à l’action puisque 41 % seulement des sondés envisagent des améliorations concrètes en 2022… Derrière un tableau d’ensemble encourageant, l’enquête fait apparaître des disparités fortes qui nuancent l’impression initiale. Parmi les entreprises sondées, si une majorité (55 %) des plus importantes, dont les effectifs dépassent les 5 000 salariés, déclarent avoir une stratégie RSE-ESG complète, tel n’est pas le cas des ETI. Elles ne sont que 39 % à déclarer une stratégie aussi aboutie. Parmi les PME, 36 % des dirigeants déclarent disposer d’une stratégie "en construction". Quant aux TPE, la moitié (47 %) avouent n’avoir aucune stratégie en préparation et deux sur dix seulement (19 %) disposent d’une stratégie complète (9 %) ou en construction (11 %).

Malgré ces divergences, toutes les entreprises, quelle que soit leur taille, semblent réussir à mobiliser leurs salariés de façon plus franche et massive. C’est en tout cas ce que déclarent 44 % des dirigeants de grandes entreprises, 45 % de ceux d’ETI, 42 % de ceux de PME et 38 % de ceux à la tête de TPE. Pour certains dirigeants, la mobilisation des salariés faveur de la RSE-ESG n’est absolument pas à l’ordre du jour : c’est le cas pour 12 % des dirigeants de TPE et de 8 % des PME. Le taux baisse drastiquement avec la taille des sociétés : il n’est plus que de 5 % parmi les ETI et de 1 % parmi les grandes entreprises. 2022 sera-t-elle l’année du décollage et de la multiplication des actions en faveur de la RSE et de l’ESG ? La volonté est clairement affichée puisque 54 % des dirigeants de grandes entreprises affirment vouloir poursuivre dans cette voie, tout comme 43 % des chefs d’ETI et 38 % de ceux à la tête de TPE. Les actes vont-ils suivre ? Pas forcément dans l’immédiat. À peine plus de la moitié (54 %) des grandes entreprises affirment que ce sera le cas dès 2022. Si les ETI suivent à une distance raisonnable (43 %), les PME (37 %) et les TPE (31 %) se montrent déjà moins volontaristes.

Les entreprises semblent en fait vouloir répartir leur effort sur les deux années à venir. Parmi les grandes entreprises, 86 % affirment vouloir augmenter le nombre d’actions en 2022 et 2023. C’est le cas aussi de 78 % des ETI et de 76 % des PME. Les TPE ferment la marche avec 61 %. Cet écart d’investissement tient sans doute en partie à la vision que les dirigeants se font de l’impact des changements climatiques sur leur activité. Si plus de quatre grandes entreprises sur dix (41 %) et plus du tiers des ETI (36 %) disent craindre des perturbations importantes sur leur activité, ce sentiment est beaucoup moins partagé parmi les PME et les TPE dont, respectivement, 43 % et 55 % des dirigeants affirment ne pas prendre en compte un tel risque.