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Près d’un quart des personnes actives ont été victimes de discrimination dans l’emploi

ISRH | RSE | publié le : 29.11.2020 | Nathalie Tran

En 2020, 23% des personnes actives en France déclarent avoir été victimes de discriminations ou de harcèlement discriminatoire dans le cadre professionnel, selon le 13e baromètre annuel réalisé par le Défenseur des droits et l’Organisation internationale du travail (OIT). Si cette proportion est en baisse par rapport à 2013 (- 7 points), les discriminations dans l’emploi perdurent. Et elles ont eu des répercussions négatives sur le parcours professionnel de 46% des victimes. Notamment, 19% d’entre elles ont été licenciées ou non renouvelées après les faits et 14% ont reçu un avertissement ou un blâme, ou bien ont été mutées contre leur gré. Ces discriminations ont également eu des conséquences négatives sur le parcours de vie de près de la moitié d’entre elles : 49% évoquent, en effet, un sentiment de fatigue, de tristesse, de déprime ou une dégradation de leur état de santé. Les critères de discrimination le plus souvent évoqués sont l’apparence physique (40%), le sexe (40%) et l’état de santé (30%). Mais le plus discriminant reste l’origine ou la couleur de peau.

Un quart des personnes ayant rapporté une attitude hostile à leur égard au travail (24%), déclarent avoir été confrontés de façon cumulée à des discriminations, des propos et comportements sexistes, racistes, homophobes, liés à la religion, handiphobes ou à l’état de santé et des formes de dévalorisation au travail (sous-estimation des compétences ; attribution de tâches inutiles, ingrates ou dévalorisantes ; pression pour en faire plus ; volonté d’isoler, de « placardiser » ou de faire démissionner ; tentative d’humilier ou de ridiculiser ; empêchement d’exercer correctement son travail ou de s’exprimer ; sabotage du travail). Si la sensibilisation par rapport à ce type de comportement semble plus grande aujourd’hui – 42% des personnes actives déclarent avoir été témoins de discrimination(s) ou de harcèlement discriminatoire dans le cadre de leurs activités professionnelles, soit + 8 points par rapport à 2012 – les préjugés et stéréotypes restent néanmoins présents. Ainsi, 17% des répondants disent être mal à l’aise avec des collègues transgenres, 13% reconnaissent l’être avec les personnes issues de la communauté des gens du voyage et 12% avec celles qui sont atteintes d’une maladie grave ou chronique et ce, quel que soit le secteur d’activité. Point positif : la part des victimes de discriminations décidant d’entreprendre des démarches à la suite des faits a sensiblement augmenté entre 2012 et 2020 (+19%). Elles sont aujourd’hui plus des trois quarts à avoir entrepris des démarches à la suite des faits. Parmi les personnes qui n’ont rien dit au moment des faits (23,5%), la grande majorité (68%) évoque la peur de représailles de la part des auteurs.

Auteur

  • Nathalie Tran