La RSE va-t-elle être happée par les questions sociales ? C’est la conclusion à laquelle parvient l’enquête réalisée par Goodwill-Management, en partenariat avec l’Agence LUCIE et la MAIF, auprès de 330 entreprises. Pour les trois quarts d’entre elles, l’investissement en matière de RSE se focalise en premier lieu sur les enjeux sociaux, eux-mêmes centrés sur les relations et les conditions de travail. Contre toute attente, la dimension environnementale se situe en arrière-plan. Si elle cristallise de fortes attentes dans la société actuelle, avec l’attention plus prononcée portée aux questions de biodiversité et de numérique responsable, elle n’a pas encore trouvé de traduction dans des engagements parmi les PME.
Certains indicateurs montrent clairement que les enjeux environnementaux (lutte contre le réchauffement climatique, préservation de la biodiversité ou réduction de l’impact du numérique) ne sont toujours pas une priorité. L’étude note en effet que 30 % des PME voient leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) augmenter, et que 40 % n’ont toujours pas intégré dans leur démarche RSE les thématiques liées à la biodiversité ou l’impact environnemental du numérique.
L’étude permet d’identifier trois profils d’engagements RSE. Le premier, qualifié d’entreprise « collaborative » représente 31 % des répondants. Pour ces entreprises, le lien social revêt une importance primordiale et elles se démarquent par de bonnes performances sur l’ensemble des enjeux RSE. Menant leur activité essentiellement dans le secteur tertiaire, ces sociétés ont des difficultés à identifier et mesurer leur impact environnemental. Le second profil, qualifié d’entreprise « locale », regroupe 36 % des PME interrogées. Portée par les dirigeants, la politique RSE de ces structures reste focalisée sur les relations sociales, à l’intérieur, et les contacts avec les parties prenantes à l’extérieur. Les enjeux environnementaux restent cependant périphériques et une stratégie doit encore être formalisée. Le troisième et dernier profil, l’entreprise « organisée », regroupe 33 % des entreprises sondées. Dans leur cas, la politique RSE comprend des objectifs clairement en lien avec l’environnement. Elles mettent en effet en œuvre des dispositifs de réduction des émissions de GES, de gestion des déchets ou encore d’éco-conception des produits et des services. Dans la majorité des cas, elles ont décroché une certification ou une labellisation sur les sujets de qualité, d’environnement et de sécurité.