Airbus, Leonardo UK et Lockheed Martin font partie des trois plus grandes entreprises de l'industrie de la défense à se positionner pour fournir des équipements à l'armée britannique en remplacement des hélicoptères Puma. Mais en plus des performances techniques et du prix, ces sociétés devront démontrer leur impact social si elles veulent gagner un contrat de plus d'un milliard d'euros. Ainsi en a décidé le gouvernement britannique. La "valeur sociale" est déjà un critère clé pour n'importe quel gros contrat gouvernemental depuis septembre 2020. Elle est donc étendue aux fournisseurs du secteur de la défense. Trevor Taylor, du Royal United Services Institute (Rusi), un think tank spécialisé dans la défense, explique que "le gouvernement veut désormais, en plus de la compétitivité des offres, prendre en considération ce qu'un contrat aurait comme impact sur les capacités industrielles du pays et comme contribution à la prospérité régionale et nationale." D'ailleurs, si Leonardo UK met en avant le fait qu'il est basé au Royaume-Uni, Airbus s'est déjà engagé à travailler sur place s'il gagne le contrat. Une unité de production de pièces d'hélicoptères serait implantée au Pays de Galles, où l'un de ses partenaires locaux fabrique déjà des ailes pour ses avions commerciaux. L'Américain Lockheed Martin, qui fabrique le fameux Black Hawk, n'a pas encore annoncé avec quels partenaires locaux il envisage de s'associer. Dans le score général, un minimum de 10 % sera attribué à l'aspect social lors de l'examen des réponses à l'appel d'offres. Faire travailler des Britanniques, qui paient des impôts sur place, a pris une importance capitale pour le Gouvernement, qui cherche, après la pandémie et le Brexit, à relancer son économie, à dynamiser son industrie et à la faire gagner en productivité.