logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

« Nous ne voulons pas de com’ » (Arnaud de Broca, président du Collectif handicaps)

Handicap | publié le : 26.04.2023 | Gilmar Sequeira Martins

« Nous ne voulons pas de com’ » (Arnaud de Broca, président du Collectif handicaps)

« Nous ne voulons pas de com’ » (Arnaud de Broca, président du Collectif handicaps)

Crédit photo 24K-Production / Adobe stock

Comme à l’accoutumée, la sixième édition de la Conférence nationale du handicap (CNH) devait réunir le 26 avril toutes les associations du monde du handicap. Cette mouture est un peu différente, puisque le Collectif handicaps, qui regroupe 52 associations, a annoncé boycotter ce grand raout. Son président, Arnaud de Broca, n’y est pas allé par quatre chemins : « Nous ne voulons pas de com, nous voulons des actes et des financements. » Au centre de ce désaccord, « un manque de visibilité » et d’ambition, selon le Collectif handicaps.

Cette première édition réalisée depuis la crise sanitaire devait passer en revue quatre grands thèmes : la scolarisation, l’emploi, l’accessibilité et l’accès aux soins et aux droits. Au terme des échanges, l’exécutif a prévu plusieurs dizaines d’annonces qui doivent se concrétiser rapidement et se déployer sur les trois ans à venir, soit la durée qui sépare habituellement deux éditions des Conférences nationales du handicap. Pour souligner l’engagement des pouvoirs publics, Geneviève Darrieussecq, ministre déléguée en charge des personnes handicapées, avait promis d’apporter « des réponses concrètes pour améliorer la vie des personnes en situation de handicap, leurs familles et les aidants ».

Le boycott annoncé du Collectif handicaps survient après un moment inédit. La semaine dernière, le Conseil de l’Europe, se prononçant sur une réclamation collective déposée en 2018 par des associations, a affirmé que l’État français ne respectait pas ses obligations vis-à-vis des personnes en situation de handicap et de leurs familles. Il a ainsi souligné que la France n’avait pas adopté des mesures efficaces dans un délai raisonnable en matière d’accès aux services d’accompagnement adaptés et transports publics.
Parmi les acteurs présents à la CNH, les critiques n’ont pas manqué. Ainsi, l’Unapei, fédération des associations de défense des personnes handicapées mentales, a rappelé que la scolarisation des enfants en situation de handicap restait inachevée. Pour la seule Loire-Atlantique, cette structure fait état de 900 enfants n’ayant pas accès à l’enseignement ordinaire ou spécialisé. Autre sujet d’insatisfaction : l’accessibilité. Selon Patrice Tripoteau, directeur général adjoint d’APF France handicap, « le compte n’y est pas », puisque nombre d’établissements n’ont toujours pas réalisé les travaux devant assurer l’accès de tous. Il souhaite que les établissements ne respectant pas leurs obligations soient sanctionnés. Quant aux organisations se disant « anti-validistes », autrement dit qui réclament la fermeture de tous les établissements pour enfants et adultes handicapés, elles n’ont tout simplement pas été invitées à cette CNH.

 

Auteur

  • Gilmar Sequeira Martins