Les tensions dans les métiers de l’industrie pourraient inciter les entreprises à embaucher les 455 000 personnes en situation de handicap encore à la recherche d’un emploi. C’est en partie l’objectif que se fixent deux conventions partenariales signées par l’UIMM, l’Agefiph et le réseau Cap emploi.
Côté cour, 455 000 adultes handicapés sans emploi. Côté jardin, 32 000 postes qui ne trouvent pas preneurs dans les entreprises du secteur de la métallurgie. C’est pour résoudre cette équation et jeter des passerelles entre les deux mondes que l’Union des industries et des métiers de la métallurgie (UIMM) a signé, le 3 mai, deux conventions partenariales en faveur de l’emploi handicapé avec l’Agefiph et Cheops, la tête de réseau des agences Cap emploi (désormais pleinement intégrées à l’écosystème Pôle Emploi, en attendant la mise en chantier de France Travail). Si la première convention s’inscrit dans la continuité d’un précédent partenariat engagé en 2019, la seconde constitue une nouveauté.
Les clignotants sont plutôt au vert pour l’emploi des personnes en situation de handicap, dont le taux de chômage est passé, en cinq ans, de 19 à 13%, sans discontinuité, même au cœur de la crise Covid de 2020-2021. Grâce notamment à la réforme de la formation professionnelle de 2018 qui a permis de favoriser l’accès à l’emploi des handicapés par le biais de l’alternance, mais aussi grâce aux efforts déployés durant la crise sanitaire par les équipes de l’Agefiph et de Cap Emploi pour accompagner et maintenir ces salariés dans l’emploi, malgré la tourmente économique. De telle sorte que, pour Christophe Roth, président de l’Agefiph, « l’objectif d’atteindre 4 % de salariés handicapés dans les entreprises – contre 3,5 % aujourd’hui - est atteignable à l’horizon 2024 », avec de nouvelles opportunités créées notamment par les fortes tensions sur le marché de l’emploi qui poussent les employeurs à regarder différemment les candidats en situation de handicap.
C’est à cette fin que les deux conventions signées le 3 mai prévoient de mieux armer les entreprises et les organismes de formation à la connaissance de l’emploi handicapé. « Les chefs d’entreprise manquent encore d’expérience en la matière », explique Hubert Mongon, délégué général de l’UIMM. Si les deux textes n’imposent pas à leurs signataires d’objectifs chiffrés en matière d’insertion dans l’emploi, ils visent cependant à consolider les réseaux de référents handicaps dans les entités du réseau de l’UIMM (42 000 entreprises pilotes et 30 pôles de formation), améliorer la connaissance de l’Agefiph en matière de professions industrielles, sécuriser les parcours de formation des candidats handicapés aux métiers de l’industrie et en faciliter l’accès par l’adaptation des certifications professionnelles de branche et l’expérimentation de parcours de formation préqualifiants pour les demandeurs d’emploi.