Alexandre Padilha, député du PT (parti de gauche) et ancien ministre de la santé de Dilma Rousseff, vient de déposer un projet de loi qui imposerait aux entreprises de plus de 100 salariés bénéficiant d'aides ou de contrats de l'État brésilien de réserver 3% de leurs postes à des personnes transgenres.
Au-delà de garantir un emploi, les entreprises concernées devraient également, selon la proposition de loi, respecter le nouveau prénom adopté par une personne transgenre et son choix en matière de fréquentation des toilettes. Le député, qui a travaillé avec l'association brésilienne LGBT+ pour écrire le texte, estime que ce quota serait un minimum, compte tenu du nombre de personnes transgenres dans le pays, souvent rejetées par leur famille et en situation de grande précarité. Le projet a toutefois peu de chance d'aboutir, les partis de droite y étant opposés. « La plupart des systèmes de quotas, au Brésil ou ailleurs, ne marchent pas », a tranché Paulo Ganime, un élu de droite, tandis que Fernando Schueler, un politologue et professeur d'une école de commerce de Sao Paulo s'est inquiété dans la presse des implications d'une telle loi dans la relation entre l'État et le secteur privé. Si la loi était cependant adoptée, le Brésil rejoindrait ainsi deux autres pays de la région. Dans le sillage de l'Uruguay, qui avait adopté une loi réservant 1% de l'emploi dans l'administration aux personnes transgenres en 2018, l'Argentine s'est en effet dotée, en septembre dernier, d'une loi réservant également 1% des postes dans le secteur public aux personnes transgenres, travesties et transexuelles « ayant les compétences nécessaires pour occuper le poste, afin de lutter contre la discrimination en raison de l'identité de genre et de son expression ».