Selon un sondage réalisé par Kantar à l'occasion des Assises de la Parité, 63 % des 1.000 personnes interrogées en mars et avril 2021 pensent qu'avant de mettre en place des quotas de femmes dans les instances dirigeantes des entreprises, il faut déjà changer les mentalités... Une proposition de loi prévoyant l'instauration de quotas a été déposée le 23 mars 2021 par la députée Marie-Pierre Rixain. L'examen du texte débute ce 10 mai. S'il est adopté, les entreprises de plus de 1.000 salariés devront publier chaque année une photographie genrée des 10 % de postes à plus forte responsabilité en leur sein, dans le but d'atteindre une proportion minimale de représentation d'un sexe parmi ces postes. L'objectif est d'imposer 30 % de femmes à ces postes d'ici cinq ans, puis d'atteindre 40 % d'ici huit ans. Les entreprises qui ne respecteraient pas ces quotas s'exposeront à une pénalité financière.
Pour l'heure, les mentalités ont du mal à évoluer. Ainsi, si, selon l'étude Kantar, 86 % des Français estiment que la parité en entreprise est un sujet, 64 % des femmes interrogées ont le sentiment que la parité n'évolue guère. Et il ne faudra pas trop compter sur les nouvelles générations... En effet, 23 % des jeunes estiment qu'il y a des différences de compétences entre les femmes et les hommes sur la direction des entreprises (contre 15 % de la population française). De même, 17 % d'entre eux estiment qu'il y a des différences sur la capacité à exercer des postes à responsabilités au sein des entreprises (contre 12 % de la population française)... Dénoncer les mauvaises pratiques dans ce domaine divise. Ainsi, si 44 % des Français sont pour le name and shame, 46 % sont contre, certains considérant cela dangereux et susceptible d'avoir un effet d'entraînement.
Dans ce contexte, 25 % des personnes interrogées estiment que les quotas de femmes dans les instances dirigeantes des entreprises – s'ils sont dissuasifs – sont une bonne idée. Enfin, 41 % pensent que ce qui fait la différence, c'est la volonté de la direction de l'entreprise. Réagissant aux enseignements de l'étude, Maryline Guillaume, Knowledge & Insights Director, de Kantar, propose d'expliquer les avantages de la parité aux 18-24 ans, à inciter les dirigeants à avoir des pratiques plus paritaires, d'aider les femmes pour qu'elles accèdent davantage à des postes à responsabilité ou de faciliter l'accès des femmes et des hommes à tous les secteurs professionnels, à travers un renforcement du système de formation.