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Un guide ONU Femmes/ANDRH contre les violences sexuelles au travail

Egalité professionnelle | publié le : 23.10.2023 | Bd'A

Un guide ONU Femmes/ANDRH contre les violences sexuelles au travail

Un guide ONU Femmes/ANDRH contre les violences sexuelles au travail.

Crédit photo Halfpoint/Adobe stock

ONU Femmes France et l’ANDRH se sont associées pour éditer un guide contre les violences faites aux femmes en entreprise. Destiné aux managers et aux services RH, il se veut une boussole pour les responsables démunis face à ces situations.

La violence sexiste ou sexuelle au travail reste un phénomène bien enkysté. Selon l’édition 2022 du panorama des violences en France métropolitaine du service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI), en 2021, plus de deux femmes sur cinq en France ont déclaré avoir été victimes de comportements sexistes ou sexuels au cours de leur vie professionnelle.

Elles représentent 38,5 % des femmes âgées de 18 à 74 ans, soit 8,7 millions de femmes. 80 % d’entre elles se disaient victimes de regards déplacés ou insistants, 26 % indiquaient subir des propositions sexuelles déplacées, 31 % étaient victimes de contacts physiques non désirés (ou de propositions déplacées de rendez-vous privés) et 62 % devaient encaisser des plaisanteries à caractère indécent ou des remarques offensantes sur leur corps ou leur vie privée.

Obligation légale, devoir moral et civique

Face à cela, le législateur a musclé l’arsenal à la main des employeurs et des DRH. Le harcèlement sexuel et moral figure désormais comme comportement délictueux dans les pages du Code du travail. Et l’obligation de santé-sécurité que doit l’employeur à ses salariés est aujourd’hui étendue aux violences sexistes et sexuelles qui doivent, elles aussi, faire l’objet de mesures d’information ou de prévention sur le lieu de travail. Audrey Richard, présidente de l’ANDRH, le rappelle : « Les employeurs sont tenus d’assumer leurs responsabilités en matière de santé et de sécurité de leurs salariés, car, d’une manière ou d’une autre, ils sont ou seront en contact avec une salariée victime. Il en va d’une obligation légale d’apporter assistance à personne en danger, mais également d’un devoir moral et civique. »

Sauf qu’à l’usage, l’exercice peut s’avérer difficile. Non seulement l’identification des faits est parfois ardue, mais la prise en charge des victimes – voire carrément l’entame du dialogue – est souvent compliquée. Et encore plus si la salariée s’avère victime de violences ayant lieu au domicile affectant son travail dans l’entreprise. Un casse-tête pour les RH et managers confrontés à cette situation.

Le guide que vient d’éditer ONU Femmes France avec la contribution de l’ANDRH vise justement à servir de « boussole de référence » aux professionnels RH ou aux managers en leur proposant non seulement un rappel des principaux textes juridiques régissant les violences sexistes et sexuelles en situation de travail, en leur offrant des clés pour permettre de repérer les situations problématiques, de savoir aborder les victimes malgré leurs réticences et de créer les conditions de leur écoute, mais aussi pour organiser des cellules de prise en charge impliquant RH, représentants du personnel, médecine du travail, assistantes sociales ou psychologues. Pour Céline Mas, présidente d’ONU Femmes France, « dans une époque où la RSE tient une place prépondérante, c’est un acte de cohérence pour que les engagements soient tenus et améliorent vraiment la vie des femmes, et des hommes de bonne volonté à leurs côtés ».


Télécharger le guide : Violences faites aux femmes : quels rôles pour les DRH et les managers ?

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  • Bd'A