La présence des femmes dans les postes à fortes responsabilités au travail a peu progressé au cours des quatre dernières années au Canada, selon une enquête menée par le cabinet de conseil Mckinsey auprès de 5 000 salariés dans 51 entreprises du pays et qui fait suite à ses précédentes études. Un résultat en partie dû à la pandémie, qui a retardé les progrès des entreprises en matière de diversité, d’équité et d’inclusion, mais également à un manque d’envie des femmes de faire partie de la haute direction, selon le rapport. En outre, si près de 70 % des répondants ont déclaré que leur organisation accorde la priorité à la diversité, l’équité et l’inclusion, les mesures concrètes ne semblent pas suivre.... Ainsi, seulement 35 % d’entre eux ont déclaré que leur entreprise avait donné suite de façon substantielle à ses engagements. "Les entreprises disent que c’est une priorité, mais ne la gèrent pas comme n’importe quel autre projet de transformation. Ce n’est pas considéré comme un vrai projet d’entreprise", déclare Sandrine Devillard, directrice associée sénior de McKinsey et coauteure du rapport La diversité au travail au Canada. De fait, les préjugés ont la vie dure. Les Canadiennes sont par exemple moins susceptibles que les hommes d’être promues. Et cette situation contribue évidemment à la sous-représentation des femmes dans la hiérarchie. Pour 100 hommes promus à un poste de chef de service, seulement 85 femmes le sont dans les entreprises canadiennes. De plus, les femmes, en particulier celles qui occupent des rôles de premier plan, continuent de faire état de davantage de préjugés et de micro-agressions à leur endroit que les hommes. Plus de 60 % des femmes occupant des postes de direction rapportent avoir subi au moins une micro-agression dans le cours normal de leur travail ces derniers mois, leurs collègues remettant en question leur expertise ou leur coupant la parole, par exemple... Ce manque de respect envers les femmes, en particulier lorsqu’elles se retrouvent seules ou en minorité dans un groupe, a aussi pour conséquence de leur couper l’envie d’occuper un poste de haute direction...