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L’ESS veut renforcer l’égalité hommes-femmes

Egalité professionnelle | publié le : 22.09.2021 | Benjamin d'Alguerre

« Bien, mais peut mieux faire. » L’économie sociale et solidaire a décidé de donner un coup d’accélérateur à ses politiques en faveur de l'égalité hommes-femmes pour valoriser la marque employeur de ses entreprises.

Le secteur de l’économie sociale et solidaire (ESS) veut accentuer ses efforts en matière d’égalité femmes-hommes. Malgré un accord fondateur signé en 2015 et la mise en place de politiques volontaristes dans les branches et les entreprises, le plafond de verre n’a pas encore été brisé. « Avec 69 % de femmes salariées, mais seulement 56%  de cadres féminins, 45 % de femmes membres de conseils d’administration et 37 % de femmes présidentes, l’ESS n’échappe pas aux inégalités hommes/femmes », indique-t-on au sein de l’Udes, l’union patronale du secteur. Dans certaines branches, le constat des inégalités est encore plus accablant, comme dans celle de l’insertion par l’activité économique (IAE). 70 % de femmes bénéficiaires d’un emploi dans ces entreprises à vocation d’insertion… mais seulement 13 % parmi les cadres. « Même dans l’ESS, les métiers les moins qualifiés et les moins valorisés restent l’apanage des femmes », soupire Hélène Furnon-Petrescu, cheffe du service droits des femmes et égalité hommes-femmes auprès de la ministre déléguée Isabelle Moreno. Bien sûr, des contre-exemples existent au sein même de l’économie sociale et solidaire, à l’image des sociétés coopératives (SCOP) où la proportion de femmes parmi les salariés (28 %) est inférieure à la moyenne, et leur pourcentage parmi les cadres (37 %) plus élevé au point que la branche prévoit de parvenir à une égalité parfaite dans les structures de gouvernance à l’horizon 2025, mais ils restent rares.

« Dans l’ESS, on négocie plus qu’ailleurs »

L’ESS n’en reste pas moins pro-active dans sa recherche de l’égalité de genre. Depuis l’accord de 2015 (étendu seulement en 2018 par le ministère du Travail), le chantier est ouvert, notamment par la voie du dialogue social. « Nous comptons une croissance de 110 % des accords d’égalité femmes-hommes dans les entreprises de notre secteur contre 50 % seulement dans celles du secteur marchand, dont 5 % dans des structures de moins de 50 salariés. Dans l’ESS, on négocie plus qu’ailleurs », observe Sébastien Darrigrand, délégué général de l’Udes. Et les résultats sont déjà observables, même si insatisfaisants : ainsi les écarts de rémunérations selon les genres ne sont « que » de 23 % dans le secteur de l’économie sociale et solidaire contre 24 ou 25 % ailleurs. Mais ici comme dans le reste des entreprises françaises, on salue la mise en place de l’index de l’égalité suite à la loi Pénicaud de 2018 qui a permis d’accélérer les choses. L’Udes travaille d’ailleurs à la mise en place de nouveaux indicateurs d’égalité pour renforcer les douze déjà listés dans l’accord de 2015. Rémunérations, taux d’accès à la formation professionnelle, mesure de l’accès aux CDD ou CDI en fonction du genre, indicateurs sur la qualité de vie au travail… de quoi disposer d’un scope plus précis afin de nourrir les futures négociations de branches ou d’entreprises. « Certaines branches ont déjà commencé leurs négociations ; d’autres renégocient déjà leurs accords post-2015 pour aller plus loin », se félicite Hugues Vidor, président de l’Udes. Et d’annoncer : « L’intégration d’indicateurs d’égalité professionnelle femmes-hommes dans la plateforme Valor’’ESS, dédiée à la mesure de l’impact social des entreprises de l’ESS, devrait aider les employeurs à progresser. » D’ici à la fin de l’année, l’organisation patronale devrait publier un plaidoyer pour l’égalité dans l’ensemble de son réseau. Avec un objectif en tête : faire de cette égalité un élément de marque employeur pour rendre attractives les entreprises de l’économie sociale et solidaire.

 

Auteur

  • Benjamin d'Alguerre