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Le plan de relance privilégie trop les secteurs masculins (Fondation des femmes)

Egalité professionnelle | publié le : 29.03.2021 | Lys Zohin

Alors que la situation professionnelle des femmes s'est largement dégradée en raison de la crise sanitaire et économique, le plan de relance met l'accent sur l'aide à des secteurs où les hommes sont sur-représentés, selon le récent rapport publié par la Fondation des femmes. « Sur les 35 milliards d'euros des plans de relance sectoriels de juin 2020, seulement 7 milliards sont dévolus à des emplois occupés par des femmes », dénonce la Fondation. Ce rapport, financé par la région Île-de-France et construit sur la base d'indicateurs et de données de divers observatoires déjà publiés, indique, par ailleurs, que pendant le confinement du printemps 2020, 40 % des femmes ont consacré plus de quatre heures par jour à leurs enfants, soit le double des hommes. En outre, elles sont 21 % à s'être arrêtées de travailler. De même, 70 % des femmes estiment que cette période va les pénaliser dans leur carrière, souligne l'étude, qui regrette que le confinement n'ait pas permis un rééquilibrage des tâches avec les hommes. « Les différents plans de relance n'ont pas pris en compte les inégalités entre femmes et hommes et risquent de les aggraver durablement », conclut le commentaire, ajoutant que les secteurs d'avenir, « qui concentrent la majeure partie des financements de la relance, sont des secteurs fortement masculinisés ». Les femmes, par exemple, n'occupent que 16 % des emplois verts. En revanche, la première ligne mobilisée contre la Covid était en grande majorité féminine, rappelle l'étude : les infirmières (87 % de femmes), les aides-soignantes (91 %), les aides à domicile (97 %), les agents d'entretien (73 %), les caissières (76 %)... « Plus exposées, les femmes se retrouvent ainsi plus sujettes au burn-out que les hommes », relève la Fondation. Elle recommande à cet égard une revalorisation des salaires des métiers dits féminisés, le financement de projets de reconversion vers des filières d'avenir pour encourager l'entreprenariat féminin et la facilitation de l'accès à un service public de la petite enfance. La Fondation milite également pour la mise en place de normes pour le télétravail et le renforcement de la lutte contre les violences en entreprise. Enfin, elle préconise, tant dans la sphère privée que publique, d'instaurer davantage de mixité dans les instances de gouvernance.

 

Auteur

  • Lys Zohin