Le gouvernement japonais devrait prochainement adopter des mesures visant à obliger les sociétés de plus de 300 salariés à dévoiler sur leur site Web le fossé salarial entre les hommes et les femmes. La nouvelle réglementation toucherait 17 600 organisations dans le pays. En outre, au-delà du fossé salarial, les quelque 4000 sociétés cotées devraient avoir à inclure dans leur rapport annuel des données sur la proportion de femmes dans les postes de direction et le taux de salariés qui prennent leur congé paternité.

Le feu vert pour ces nouvelles obligations a été donné en début de semaine par un groupe d'experts en réglementation financière, dans la droite ligne des objectifs annoncés par le Premier ministre et qui visent à réduire la discrimination au travail que subissent les femmes. D'autant que ce fossé salarial engendre d'autres maux dans la société, dont un taux de pauvreté très élevé pour les femmes âgées, un taux de natalité très bas dans la jeune génération, et il constitue de manière générale un frein à la croissance. De fait, les disparités salariales entre les hommes et les femmes sont parmi les plus fortes des pays industrialisés, avec, selon certaines études, un manque à gagner de 26%, ou 20% selon les chiffres officiels du gouvernement, pour les femmes, qui s'explique notamment par le fait que les femmes ne sont que 13,2% à occuper des postes à hautes responsabilités dans les entreprises. En outre, les femmes sont nettement plus nombreuses que les hommes à se trouver en situation de précarité et de temps partiel subi. Au point que le Japon se classe 120^e sur 156 pays au classement de l'égalité salariale de Forum économique mondial en 2021.