Une grande partie des entreprises japonaises va devoir afficher davantage d'informations concernant l'écart salarial entre les hommes et les femmes à partir de juin prochain. Le but est, de la part du gouvernement, de tenter de réduire ce fossé, étant l'un des plus grands pays industrialisés. Selon les dernières données de l'OCDE, en effet, les femmes qui travaillent au Japon gagnent actuellement en moyenne 22,5% de moins que les hommes (contre 28,2% de moins en 2020). En plus de l'écart salarial, les grandes et moyennes entreprises devront également publier un rapport sur la proportion de femmes aux postes de management et le pourcentage d'hommes qui prennent leurs congés parentaux. «La différence de salaire reflète un phénomène encore plus fondamental, celui du manque de pouvoir décisionnaire des femmes dans les entreprises, relève dans la presse Ayako Fujita, chef économiste pour JP Morgan Securities au Japon. L'obligation de fournir des informations sur le salaire et la place des femmes devraient aider ces dernières à avoir un rôle plus actif dans la vie de l'entreprise. Car rien ne changera si les employeurs ne sont pas mis sous pression pour agir.» D'autant que le Japon, qui s'est fixé des objectifs dans ce domaine depuis 2003, comme celui d'avoir 30% de femmes managers dans les entreprises, est loin de les avoir atteints. Le pourcentage de femmes managers stagne ainsi à 9,4%, selon une récente étude menée par Teikoku Databank. Quant au nombre d'administratrices, il a même baissé ces derniers mois, pour se situer à 14.6% (contre 14.7% l'an passé), loin, très loin derrière les 38,8% du Stoxx 600 en Europe...