Les fonctionnaires de la municipalité de Gérone, en Catalogne, seront les premières en Europe à bénéficier d'un congé menstruel, de huit heures par mois, à récupérer ensuite sur trois mois de travail. L'accord a été conclu le 30 avril entre la municipalité et les syndicats de fonctionnaires. Il doit encore être définitivement approuvé lors d'une session plénière, en juin prochain. Les syndicats se sont déjà félicités de cette avancée, prenant en compte « ce phénomène physiologique souvent ignoré, parfois stigmatisé, et dont la reconnaissance se traduit par un accord ». Pour l'heure, les femmes qui travaillent à la municipalité devaient, si leurs règles étaient douloureuses, prendre sur leurs congés payés pour gérer cette situation. « Une obligation qui illustre la difficulté à concilier travail et santé pour les femmes », ont souligné les syndicats, qui se réclament d'un syndicalisme "féministe". L'intersyndicale a par ailleurs annoncé sa volonté d'obtenir les mêmes avantages que les fonctionnaires de la municipalité de Gérone partout où elle représente des salariés. En Europe, l'Italie réfléchit, depuis 2017, à une telle mesure, mais sans qu'un dispositif ait été mis en place. Par ailleurs, en Inde, depuis la mi-août dernière, Zomato, l'une des plus grandes plateformes internationales de commande de repas en ligne, a introduit des congés spéciaux de dix jours par an pour les femmes (35 % du total de ses 4.000 salariés) qui souffriraient pendant leurs règles. L'initiative, peu commune parmi les multinationales, n'est cependant pas une première. La société digitale Culture Machine, également indienne, a mis en place un congé menstruel depuis 2017. Nike, de son côté, a pris des mesures similaires dès 2007 pour ses salariées dans le monde entier.