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La charge mentale des Japonaises s'accroît avec la crise sanitaire et économique

Egalité professionnelle | publié le : 26.02.2021 | Lys Zohin

Responsables politiques et spécialistes de la santé mentale s'inquiètent au Japon.

Les dernières statistiques montrent en effet que le taux de suicide des femmes a grimpé l'an dernier. De fait, si dans le passé, le taux de suicide, élevé de manière générale dans le pays, avait augmenté en période de tension économique, comme durant l'éclatement de la bulle immobilière, dans les années 90, ou à l'occasion de la crise financière et économique mondiale débutée en 2008, les hommes étaient les premiers concernés. Mais l'an dernier, près de 7.000 Japonaises se sont suicidées, soit une augmentation de 15% par rapport à 2019. Que se passe-t-il depuis quelques mois pour que les femmes se suicident en si grand nombre ? Les raisons, selon les experts, vont d'une crise sur le marché de l'emploi à des questions plus culturelles. En ce qui concerne le marché de l'emploi, alors que la moitié environ des salariées nippones occupaient des postes à temps partiel ou des CDD avant la pandémie, ce sont précisément ces emplois qui ont été détruits en premier par les entreprises. Ainsi, sur les neuf premiers mois de l'an dernier, près d'un million et demi de postes précaires ont disparu, et plus de la moitié étaient occupés par des femmes. Par ailleurs, les femmes célibataires, qui vivent souvent seules, en particulier dans des grandes villes, ont dû télétravailler, avec une pression toujours aussi forte, culturellement, de montrer à leur hiérarchie qu'elles étaient à la hauteur. Quant aux mères de famille, elles ont, comme ailleurs dans le monde, souvent dû concilier tâches professionnelles et tâches familiales. Mais à la différence d'autres pays, « les femmes, au Japon, sont extrêmement responsabilisées sur la famille, au point de craindre une humiliation publique si d'aventure un membre de la famille – dont un parent âgé dont elles ont aussi la charge – se retrouve infecté par le Coronavirus, signe qu'elles n'auraient pas pris toutes les mesures adéquates », relève Yuki Nishimura, de l'Association japonaise de services de santé mentale. Bref, la charge mentale est nettement plus lourde pour les femmes. Le taux de suicide des hommes, lui, a décru l'an dernier....


 

Auteur

  • Lys Zohin