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Corée du Sud : la question du travail des femme au cœur de la présidentielle

Egalité professionnelle | publié le : 05.03.2022 | Lys Zohin

Corée

Alors que la participation des Sud-Coréennes au marché du travail n'est que de 56,2 % et que le fossé salarial, l'un des plus grands de tous les pays de l'OCDE, est de 37 %, les principaux candidats à l'élection présidentielle, qui se tient le 9 mars, font la sourde oreille. Pis, certains caressent les jeunes hommes dans le sens du poil et promettent, comme c'est le cas du conservateur Yoon Seok-yeol et du libéral Lee Jae-myung, de supprimer purement et simplement le ministère de l'Égalité de genre... Très antiféministes, certains jeunes hommes s'expriment sous la forme de manifestations anti-femmes, voire de harcèlement envers elles sur les réseaux sociaux. Un antiféminisme qui prend sa source dans la crise économique à la suite de la pandémie, mais qui a également des racines plus profondes. Ainsi, les jeunes hommes connaissent depuis plusieurs années un taux de chômage plus élevé que les femmes, d'autant que ces dernières réussissent mieux à l'université. Au point que, selon un sondage mené l'an dernier pour le journal "Hankook Ilbo", 78,9 % des jeunes répondants estimaient être "très discriminés", environ deux fois plus que les répondants âgés de 50 à 60 ans. "Faute d'avoir des solutions face aux problèmes économiques et sur le marché de l'emploi, les hommes politiques dressent les jeunes hommes contre les jeunes femmes", commente ainsi dans la presse Kwon Myoung-a, directrice de l'Institut pour l'étude de genres à l'université Dong-A de Corée du Sud. Toutefois, si la participation des jeunes femmes au marché de l'emploi est effectivement plus forte que celle des jeunes hommes, les données montrent que le phénomène décroît avec l'âge. En manque d'évolution de carrière, dans des entreprises et une société encore très dominées par les hommes, les femmes de 30 et 40 ans désertent fréquemment leur emploi pour se consacrer – comme elles sont culturellement encouragées à le faire – aux tâches familiales. Le Gouvernement sud coréen a pris des mesures pour encourager les femmes à rester dans l'emploi, en embauchant davantage de femmes dans les entreprises publiques et en offrant des incitations pour que le secteur privé fasse de même. Sans grand succès. Celles qui décident de rester font en effet face à de nombreuses difficultés. Outre la discrimination salariale et de promotion, elles sont souvent victimes de harcèlement et rien n'est fait pour leur faciliter la conciliation entre vie professionnelle et vie personnelle.

Auteur

  • Lys Zohin