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Développement durable : un décalage entre perception et action

RSE | publié le : 11.05.2022 | Gilmar Sequeira Martins

Le développement durable au centre du jeu ? C’est la conclusion à laquelle arrive la dernière étude de la série annuelle IBM "CEO Study" menée auprès de 3 000 dirigeants actifs dans 43 pays et 28 secteurs d’activité. Près des trois quarts (73 %) d’entre eux reconnaissent qu’ils doivent intégrer l’impact des activités de leur entreprise sur l’environnement dans leur périmètre de responsabilité. Près de la moitié des dirigeants (47 %) admettent que le développement durable constitue l’un de leurs plus grands défis sur les trois années à venir. Cette proportion a littéralement bondi puisqu’ils n’étaient que 28 % en 2021 à partager ce point de vue. Parmi les priorités des dirigeants, le développement durable se place désormais en troisième position, juste derrière la conformité avec la réglementation (52 %) et la cyber-sécurité (52 %), et il devance deux autres priorités, en l’occurrence la qualité des infrastructures technologiques (41 %) et la maîtrise des évolutions des marchés (39 %). Si le développement durable se hisse sur le podium, il le doit à une pression accrue de la part des membres du conseil d’administration, selon 77 % des sondés, mais aussi des investisseurs (56 %), des régulateurs (54 %), des partenaires de l’écosystème (52 %) et, dans une moindre mesure, du Gouvernement (46%).

Plus de la moitié des dirigeants (56 %) estiment par ailleurs que leurs investissements en matière de développement durable vont favoriser la croissance de leur activité. Si les intentions et les avantages potentiels de la démarche sont affichés et reconnus, les obstacles restent cependant nombreux. Ainsi, 56 % des sondés mentionnent le manque de clarté sur le retour sur investissement et les avantages économiques comme les principaux freins les empêchant d’atteindre leurs objectifs relatifs au développement durable. Sont aussi cités le manque d’informations extraites des données disponibles (44 %) mais aussi les barrières réglementaires (39 %). Moins problématique, mais pourtant évoqué par près du tiers des dirigeants (30 %), les obstacles technologiques constituent aussi une difficulté dans cette évolution.

Autre difficulté, peut-être plus considérable encore : il semble que les stratégies de développement durables peinent à se diffuser au sein des organisations. Ainsi, moins de la moitié des dirigeants (43 %) affirment disposer des personnes et des compétences nécessaires à leur mise en œuvre. Si rares sont ceux à avouer n’avoir pas encore entamé la concrétisation d’une stratégie – puisque 99 % des sondés déclarent se trouver au moins au stade de pilotage de leur stratégie, à peine un tiers (35 %) affirment mettre en œuvre cette stratégie dans l’ensemble de son organisation. Pour autant, sept sur dix (70 %) se disent convaincus qu’ils pourront atteindre leurs objectifs en matière de développement durable. L’optimisme semble de mise, puisque deux dirigeants seulement sur dix (21 %) considèrent que les objectifs annoncés par leur gouvernement pour leur secteur ne sont pas atteignables.

Auteur

  • Gilmar Sequeira Martins