En 2020, à la suite du mouvement déclenché par l'assassinat de George Floyd, des entreprises américaines avaient décidé de célébrer la fin de l'esclavage, le Juneteenth, autrement dit, le 19 juin, date à laquelle un général nordiste, sur ordre fédéral du 19 juin 1865, avait informé les derniers esclaves de Galveston, au Texas, qu'ils étaient désormais libres. Ces entreprises pionnières, qui avaient annoncé l'an dernier qu'elles célébreraient le Juneteenth en offrant un jour de congé payé à leurs salariés, devraient être rejointes par d'autres, puisque le président Joe Biden a signé l'ordre exécutif faisant de cette journée de commémoration un nouveau jour férié fédéral, au même titre que Noël et Thanksgiving. Selon le recensement d'HellaCreative, une initiative lancée par des créatifs afro-américains de San Francisco pour faire de cette journée un jour férié national, plus de 460 entreprises donnent un jour de congé payé à leurs salariés. Ainsi, Starbucks, la chaîne de cafés, a fait de Juneteenth un jour férié dès 2020, et paie ses salariés un jour et demi, tandis que ceux qui doivent travailler à la date du 19 juin reçoivent une journée de compensation. Nike observe aussi le Juneteenth depuis l'an dernier sous la forme d'une journée de congé payé, pour ses employés aux États-Unis et à Porto-Rico. De même, le fabricant de cigarettes Altria marque depuis l'an dernier par un jour de congé payé qu'il appelle un jour de « guérison », en soutien de ses salariés noirs. Enfin, la compagnie de téléphone T-Mobile a donné un jour de congé payé pour la première fois cette année, de même que la société qui gère l'appli de rating de restaurants Yelp. D'autres, cependant, se contentaient encore l'an dernier de demander une minute de silence à leurs salariés pour se pencher sur le pêché originel de l'esclavage, comme les constructeurs automobiles (Fiat Chrysler, Ford et GM). Quant à Alphabet, la société mère de Google, elle a envoyé l'an dernier un email enjoignant les équipes de limiter les réunions le 19 juin, afin d'avoir du temps pour « réfléchir à la situation de la communauté noire »...