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Climat : que font les entreprises ?

RSE | publié le : 12.09.2022 | Gilmar Sequeira Martins

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À l’heure où l’impact du réchauffement climatique prend des proportions inédites dans l’hémisphère Nord, qu’en est-il de la stratégie RSE des entreprises ? Le baromètre annuel de Mazars, basé sur les déclarations de performances extra-financières (DPEF) d’une centaine d’entreprises clientes, donne un aperçu de leur engagement en 2021. Moins de la moitié (43 %) des organisations présentent une stratégie RSE de leur modèle d’affaires et 8 % y intègrent des objectifs chiffrés. Même si 62 % des entreprises du panel précisent quelles sont les différentes parties prenantes de leur écosystème, moins d’un quart (22 %) indiquent les "modalités d’interaction" établies avec elles. Les auteurs du baromètre regrettent que "les interactions entre les impacts, risques et opportunités matériels identifiés et le modèle d’affaires, [soient] très peu intégrés dans les présentations actuelles des modèles d’affaires des entreprises".

Même si la réglementation en vigueur n’impose aucune méthodologie particulière d’analyse des risques extra-financiers, le baromètre observe néanmoins "un rapprochement entre l’analyse des risques menée au niveau du groupe et les risques extra-financiers". En 2021, plus de huit entreprises sur dix (81 %) ont utilisé une méthodologie d’analyse des risques distinguant les impacts financiers et extra-financiers, soit une forte progression par rapport à l’année précédente (63 %). Ces deux aspects, regroupés sous le terme de "double matérialité" , font de nouveau débat dans les discussions menées autour d’une nouvelle proposition de directive européenne, dite CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive), qui doit remplacer en 2024 celle actuellement en vigueur, dite NFRD (Non Financial Reporting Directive), transposée en France par un décret en date du 9 août 2017 établissant les conditions de la déclaration de performance extra-financière (DPEF). Alors que les Européens sont favorables à adopter la "double matérialité", les États-Unis restent sur une vision restrictive qui ne prendrait en compte que les impacts enregistrés par l’entreprise.

Si la présentation des risques extra-financiers reste cantonnée pour l’essentiel (93 %) dans la DPEF, tout comme l’année précédente (91 %), les auteurs du baromètre observent néanmoins une "convergence progressive entre risques extra-financiers et risques majeurs" dans la vision des entreprises. Ils relèvent en effet que quatre sociétés sur dix présentent également leurs risques extra-financiers dans le document d’enregistrement universel (DEU) dédié aux facteurs de risques, soit une progression nette de 6 points par rapport à 2020 (34 %). En conclusion, le baromètre relève que les entreprises ont poursuivi leurs efforts sans pour autant aboutir à une nette évolution, les "feuilles de route précises et documentées" continuant à faire figure d’exception. Les auteurs en viennent à s’interroger sur les intentions des organisations : préfèrent-elles attendre la finalisation de la directive CSRD ou bien se gardent-elles simplement de détailler leur stratégie pour ne pas "prêter le flanc aux critiques" ? En attendant, le réchauffement climatique continue.

 

Auteur

  • Gilmar Sequeira Martins