Selon le rapport 2020 sur le bien-être en France, établi sous la direction de Mathieu Perona, directeur exécutif de l'Observatoire du Bien-être du Cepremap, et Claudia Senik, professeure à Sorbonne-Université et à l'École d'économie de Paris, qui vient d'être publié, les salariés français ne sont pas, dans leur ensemble, satisfaits de leur travail...

Si on les interroge sur leur satisfaction vis-à-vis de leur emploi principal, 15% des répondants, sur une échelle de 0 à 10, choisissent un score inférieur ou égal à 5. « Si on étendait cette proportion à l'ensemble de la population en emploi, cela représenterait près de 4 millions de Français peu ou pas heureux dans leur travail », précise le rapport. Les sources d'insatisfaction sont nombreuses. D'abord, près d'un Français interrogé sur deux (46%) considère qu'il n'est pas assez payé au regard de ses efforts et réalisations – le plus mauvais score du panel européen. La part de ceux qui s'estiment convenablement payés n'est que de 36% en France, juste devant la Grèce... Ensuite, 35% des répondants français déclarent que leur travail affecte négativement leur santé (contre 25% au niveau européen). En outre, ils sont un quart à se sentir pas ou mal informés des risques pour leur santé ou leur sécurité liés au travail (contre 10% au niveau européen). Enfin, ils sont méfiants face au fonctionnement de l'entreprise. Ils sont ainsi 24% à déclarer être exposés à une forme de violence au travail, pour une moyenne européenne à 16%. Si les Français ont quand même un sentiment positif sur leur autonomie et leur capacité d'organisation, il tranche avec une opinion assez négative quant à l'influence qu'ils peuvent avoir sur les décisions importantes de l'entreprise. Pas étonnant qu'ils soient parmi les salariés européens les moins nombreux à répondre par l'affirmative à la question « je suis prêt (e) à travailler plus dur que je ne l'ai fait jusqu'à présent pour aider l'entreprise ou l'organisation où je travaille à réussir »....