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200 entreprises…

RSE | publié le : 09.01.2023 | Benjamin d'Alguerre

Nicolas Théry, président du Crédit Mutuel Alliance Fédérale

C’est, selon l’économiste Jean Pisani-Ferry, le nombre de grands groupes qui devraient mettre en place un dividende sociétal ou écologique pour régler le problème de la transition environnementale. La Maif et le Crédit Mutuel viennent de dévoiler une telle initiative la semaine dernière.

Deux des plus grandes figures du secteur mutualiste français viennent de franchir un nouveau cap en matière de politique RSE. Coup sur coup, le 5 février dernier, la Maif et le Crédit Mutuel Alliance Fédérale, toutes deux par ailleurs entreprises à mission, ont annoncé leur intention de consacrer une fraction de leur résultat net annuel au financement de projets sociaux, sociétaux ou environnementaux. Un « dividende écologique » pour la Maif, égal à 10% des bénéfices du groupe pour « accompagner les clients les plus exposés en matière climatique » et financer « des projets de régénération de la biodiversité ». Un « dividende sociétal » côté Crédit Mutuel qui chaque année entend consacrer 15% de ses bénéfices (500 millions en 2023) consacré à la « révolution environnementale et solidaire » explique Nicolas Théry (photo), président de la banque mutualiste.

« C’est une excellente chose que deux acteurs emblématiques de la finance engagée montrent que le secteur financier engage une vraie réflexion sur le partage de la valeur », juge Fanny Letier, cofondatrice en 2019 de Geneo Capital Entrepreneur, une société de gestion et d’investissement qui donne annuellement 7% de sa valeur (aujourd’hui, 600 millions d’euros) à un fonds de dotation actif dans le financement de créations d’emploi dans les territoires défavorisés ou de dispositifs d’inclusion (via, notamment, un soutien aux écoles de production).

L’idée d’un dividende sociétal – ou assimilé – est-elle pour autant réservée au seul secteur de l’économie sociale et solidaire ou, à tout le moins, aux entreprises à mission ou dotées d’une raison d’être ? Nicolas Théry l’assure : toute entreprise, qu’importe sa nature capitalistique, sera éligible aux fonds du Crédit Mutuel. Pour Fanny Letier, le mouvement est général : « C’est une tendance de fond. L’ensemble des entreprises financières ont intérêt à aller vers une finance plus respectable. C’est une question de pérennité. Il faut arrêter le court-termisme et se projeter à 20 ou 30 ans et revoir la façon dont on partage la valeur ». Une idée déjà dans les tuyaux au travers du « dividende salarié » - c’est-à-dire de l’extension de la participation aux petites entreprises – imaginé par l’ancien numéro 2 du Medef Thibault Lanxade sur lequel s’achoppent les partenaires sociaux engagés dans leur négociation sur le partage de la valeur…

 

 

Auteur

  • Benjamin d'Alguerre