Les cadres sont très demandés et ils le savent. Ceux qui négocient leur rémunération obtiennent gain de cause dans 65 % des cas, en mettant en avant leur ancienneté dans le métier, leur expertise et leur niveau de rémunération précédent. Si 61 % des cadres hommes négocient, c’est le cas pour à peine plus de la moitié (55 %) des cadres femmes.
Les cadres ont-ils la baraka ? Ceux qui négocient leur salaire durant le processus d’embauche voient en tout cas leurs demandes souvent acceptées. Selon une étude de l’Apec publiée le 17 octobre1, deux tiers des cadres qui demandent à réviser la rémunération proposée obtiennent ce qu’ils souhaitent, voire plus… Négocier sa rémunération lors de l’embauche devient une pratique courante. Une large majorité des cadres (60 %) s’y adonne. Dans les secteurs en tension, comme les services informatiques, les recruteurs en viennent même à anticiper les demandes des futures recrues qui ne portent pas seulement sur le salaire fixe. Plus d’un tiers des cadres (36 %) essaie en effet d’obtenir d’autres avantages, qu’ils soient de nature financière ou autre.
Les cadres femmes négocient moins
Sans surprise, l’étude relève que les cadres femmes actionnent moins souvent ce levier (55 % contre 61 %). Les données recueillies auprès d’un panel de cadres font également ressortir que les femmes sont plus nombreuses que les hommes à estimer que leur profil ne présente pas assez d’atouts pour être en mesure d’obtenir une rémunération plus élevée ou des avantages supplémentaires. Un peu plus d’un sixième (16 %) des cadres femmes reconnaît ne pas oser s’engager dans un processus de négociation, soit bien plus que les cadres hommes (11 %). Par ailleurs, 20 % d’entre elles estiment ne pas disposer d’atouts suffisants pour négocier de façon satisfaisante, alors que 7 % seulement des cadres hommes sont dans cette situation.
Les cadres en position avantageuse
Compte tenu de la pénurie de candidats répondant à leurs besoins, les recruteurs sont de plus en plus nombreux à répondre positivement aux demandes. Selon l’étude de l’Apec, près de 7 cadres sur 10 (65 %) ont obtenu la rémunération demandée, voire plus. Quels arguments ont-ils mis sur la table ? D’abord leur ancienneté dans le métier (57 %), presque à égalité avec l’expertise qu’ils peuvent apporter (55 %), mais aussi leur niveau de rémunération précédent (45 %). Pour expliquer ce phénomène, l’étude pointe assez logiquement la position avantageuse de nombreux cadres dans un marché de l’emploi très dynamique, qui met les entreprises en position d’être choisies plutôt que l’inverse.
Les entreprises anticipent
Qui aborde ce sujet ? De très loin les entreprises. Plus de 9 sur 10 (91 %) s’enquièrent auprès des candidats de leurs prétentions salariales. Si le candidat est en poste, les recruteurs évoquent de façon moins fréquente la question (59 %). Les cadres sont beaucoup moins nombreux à aborder les premiers le sujet dès le début du processus de recrutement (12 %). Ceux qui le font expliquent vouloir ainsi éviter une perte de temps.
La fréquence élevée à laquelle le sujet est abordé ne le range pas pour autant au rayon des questions anodines. Selon l’Apec, la négociation de la rémunération, voire le recrutement lui-même, a d’autant moins de chances d’aboutir si le candidat évoque la question trop tôt, se montre trop rigide dans l’échange ou met en avant des éléments liés à sa vie personnelle. Pour faciliter le processus, l’Apec recommande aux recruteurs de privilégier la transparence et d’indiquer dans leur offre la rémunération proposée, soit sous la forme d’un montant, soit d’une fourchette indiquant les minimum et maximum possibles. L’étude note par ailleurs que les offres d’emploi publiées sur le site de l’Apec qui mentionnaient le montant proposé (53 % du total) ont reçu en moyenne 40 % de candidatures de plus que celles ne mentionnant aucune rémunération.
(1) Vous trouverez l'étude de l'Apec en cliquant sur ce lien.