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Les salariés du Crédit agricole invités à débrayer pour leur pouvoir d’achat

Salaires | publié le : 04.12.2023 | Benjamin d'Alguerre

Les salariés du Crédit agricole invités à débrayer pour leur pouvoir d’achat

Les salariés du Crédit agricole invités à débrayer pour leur pouvoir d’achat.

Crédit photo Robson90/Adobe stock

À l’appel du syndicat majoritaire, la CFE-CGC, les salariés du Crédit agricole vont débrayer deux heures le 6 décembre. Une protestation contre le refus de la direction de verser une PPV en 2024 dans une période de forte inflation.

Ce n’est pas tout à fait une grève, mais cela y ressemble. Aujourd’hui, les salariés du Crédit agricole et de ses filiales sont invités à interrompre le travail deux heures mercredi 6 décembre pour protester contre le refus de la direction de leur verser une prime de partage de la valeur (PPV) d’un montant au moins aussi élevé que celui de leurs confrères d’autres banques. C’est le Syndicat national de l’entreprise Crédit agricole (Sneca, affilié CFE-CGC), la première organisation représentative chez les salariés du groupe, qui appelle ainsi les salariés à faire montre de leur mécontentement en cessant le travail. « Nous avons consulté nos adhérents sur la marche à suivre et ceux-ci ont voté à 85 % pour ce débrayage », explique Samuel Mathieu, président du syndicat. Les deux autres organisations représentatives au sein du groupe, la CFDT et Sud, n’ont cependant pas relayé l’appel.

PPV pas à la hauteur

C’est à l’occasion des négociations annuelles obligatoires (NAO) que le conflit a éclaté au niveau du groupe. Depuis 2020, celles-ci ont lieu en deux temps : une première session entre les mois de septembre et de décembre de l’année X consacrée aux augmentations individuelles – ce qui inclut l’ensemble des primes – et une seconde dans les premiers mois de l’année X + 1, dédiée aux augmentations générales. Auxquelles peuvent s’ajouter d’autres mesures de gratification spécifiques mais qui se négocient au niveau des quarante-quatre directions territoriales et filiales que chapeaute le Crédit Agricole.

Or, dans un contexte toujours marqué par une forte inflation entraînant des conséquences directes sur le pouvoir d’achat des salariés, le refus de la direction de verser quelque PPV que ce soit pour 2024 a provoqué un clash avec les trois organisations syndicales représentatives. Surtout lorsque la concurrence, elle, se montre plus généreuse... « Nos confrères du CIC ou du Crédit Mutuel touchent une prime de 3000 euros versée avant le 31 décembre. Or, les caisses régionales du Crédit Agricole se rapprochent en tous points du Crédit Mutuel avec une activité de banque de détail opérée dans un cadre mutualiste », s'indigne Samuel Mathieu. Sur le plan économique, les résultats financiers des deux établissements étant relativement proches, rien ne justifie, selon les syndicats, un tel écart.

"double niveau de négociation protecteur pour le pouvoir d'achat"

A la direction, on se défend de vouloir contraindre les employés à se serrer la ceinture. Au contraire, François-Xavier Heulle, DGA du groupe en charge des RH invoque un « double niveau de négociation des mesures salariales récurrentes protecteur pour le pouvoir d’achat ». Et d’énumérer les différentes mesures de valorisation accordés aux salariés durant l’année : PPV de 1200 euros débloquée début 2023, augmentation salariale de branche de +3,5% (grimpant jusqu’à +3,75% pour les conseillers cœur de métier) avec plancher garanti de 1000 euros ; enveloppes d’augmentations individuelles exceptionnelles au niveau des filiales ou des structures territoriales comprises entre 1,5 et 1,6% de la masse salariale ; mesures diverses d’aides à la mobilité ou au logement ; intéressement à la hausse en 2023.

« Nous avons donné rendez-vous aux organisations syndicales en janvier 2024, selon le calendrier habituel, pour négocier une mesure pérenne d’augmentation générale des salaires de classification. Cette mesure pourra intégrer un plancher protecteur des salaires les moins élevés et sera complétée par la négociation locale d’entreprise des enveloppes d’augmentations individuelles », poursuit François-Xavier Heulle. De quoi adoucir l’ambiance avec les syndicats pour la phase 2 des négociations ?

 

Auteur

  • Benjamin d'Alguerre