Le salaire minimum passera de 13,50 dollars à 14,25 dollars canadiens de l’heure (soit l'équivalent de 9,45 euros à 9, 98 euros) à compter du 1^er mai 2022 au Québec. Le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, Jean Boulet, en a fait l’annonce en fin de semaine dernière. La hausse concerne environ 301 000 salariés, dont 166 000 femmes, dans des secteurs comme le commerce de détail et la restauration. Pour ceux et celles qui touchent un pourboire, le salaire minimum passera de 10,80 dollars (7,56 euros) à 11,40 dollars (7,98 euros). Le ministre a souligné qu’il respectait ainsi sa cible de maintenir le salaire minimum à environ 50 % du salaire horaire moyen. Celui-ci serait de 28,47 dollars (19,93 euros), selon les prévisions. Si le ministre estime qu'il s'agit d'un "bon équilibre", les grandes organisations syndicales et les organisations de défense des travailleurs à bas salaires, qui revendiquaient depuis quelques années de porter le salaire minimum à 15 dollars, ont depuis rehaussé leur demande, à 18 dollars de l’heure. "C’est évident que c’est insuffisant. C’est une claque au visage des bas salariés, a tonné Virginie Larivière, porte-parole du Collectif pour un Québec sans pauvreté, qui est membre de la coalition Minimum18. On est en pénurie de main-d’œuvre. Les employeurs n’arrêtent pas de nous dire qu’il faut que le Gouvernement fasse quelque chose pour aider les employeurs à trouver de la main-d’œuvre. Or le salaire peut être une indication assez claire de ce qu'il faut pour inciter les gens à aller travailler." La coalition Minimum18 milite pour faire établir à 18 dollars l’heure le salaire minimum, afin de sortir de la pauvreté. "À 14,25 dollars, on est loin du compte, même si on a un emploi toute l’année, compte tenu des récentes hausses des prix des produits alimentaires, de l’essence, du logement et autres", relève Virginie Larivière.