Le nouveau président américain l'avait promis au cours de sa campagne. Dès le lendemain de son arrivée à la Maison Blanche, il a lancé sa proposition d'augmentation du salaire minimum à 15 dollars de l'heure au niveau fédéral.
Depuis 2009, le taux minimum est fixé à 7,25 dollars, même si 29 États sur les 50 de l'union l'ont augmenté. Dernière en date, la Floride, a décidé de son augmentation, de façon progressive, lors du scrutin général de novembre dernier. Joe Biden va demander que tous les salariés qui travaillent pour le gouvernement fédéral, directement ou pour des sous-traitants (soit environ quatre millions de personnes), reçoivent ce nouveau minimum. Les syndicats militent en faveur d'une augmentation du salaire minimum depuis des années. Après avoir achoppé sur des dissensions au Congrès, les choses pourraient changer, au moment où de plus en plus de salariés souffrent en raison de la crise sanitaire et économique. D'autant que l'opinion publique est en faveur d'une augmentation. Qu'ils soient Républicains ou Démocrates, 72% des Américains interrogés (dont 62% de Républicains et 87% de Démocrates) estiment, dans un sondage d'août 2020, que le salaire horaire minimum doit progresser afin de permettre aux salariés en bas de l'échelle de vivre décemment.
Dans un récent rapport, des chercheurs de l'université de Berkeley (Californie) ont montré que près de la moitié des familles pauvres doivent s'appuyer sur des dispositifs de l'État, comme Medicaid, l'assurance maladie pour les démunis, et des aides financières et alimentaires pour survivre. Or le coût total de ces transferts sociaux s'élève à plus de 100 milliards de dollars par an, que les contributables paient sous forme d'impôts et qui sont autant de subventions indirectes à des entreprises peu généreuses en matière de salaires. Walmart est depuis des années en butte à des critiques. S'il a augmenté le salaire horaire dernièrement, ses caissières sont encore à 11 dollars de l'heure en moyenne, et nombreux sont les salariés du géant de la grande distribution qui doivent avoir recours aux bons de nourriture et autres aides de l'État pour survivre.
