Alors que viennent de débuter les négociations annuelles entre patronat et syndicats pour les augmentations de salaires, le Keidanren, équivalent du Medef au Japon, renâcle. Pourtant, le nouveau Premier ministre, Fumio Kishida, a affiché récemment ses espoirs – un appel du pied assez clair, en fait – de voir les salaires augmenter de plus de 3 % cette année, ne serait-ce que pour compenser la hausse du coût de la vie, au moins dans les secteurs qui se sont remis des impacts de la crise sanitaire. "Nous sommes conscients de la demande du Gouvernement, a déclaré le vice-président du Keidanren lors de la conférence qui lance traditionnellement les négociations de printemps. Reste à savoir si les entreprises ont les moyens de le faire et si chaque dirigeant prendra ce risque." De toute façon, alors que les négociations se font par branche, le patronat veut les cantonner à chaque entreprise. Son argument ? "Les niveaux de salaires et les mesures prises pendant la pandémie diffèrent d'une entreprise à l'autre, il serait donc logique que d'éventuelles décisions d'augmentations salariales soient prises de la même façon et non par secteur." Pour convaincre, le patronat met en avant d'autres intentions en faveur des salariés et principalement la promotion du congé parental pour les hommes, afin de faire en sorte que les femmes n'aient plus à quitter leur emploi pour s'occuper des enfants. Ce qui, en augmentant leurs chances d'avoir une meilleure évolution de carrière et d'atteindre des postes de management, permettrait, selon lui de rétrécir le fossé salarial. À 24,5 % en 2018, l'écart salarial entre les hommes et les femmes au Japon est l'un des plus grands des pays de l'OCDE, surpassé seulement par la Corée du Sud... Le vice-président du Keidanren a quand même ajouté que, pour le même travail, tout fossé "déraisonnable" devait être comblé...