Malgré l'augmentation du coût des matières premières, les entreprises espagnoles ont réussi à maintenir leurs marges (en augmentant leurs prix de vente) et elles pourraient toujours le faire si elles augmentaient les salaires de 13% d'ici 2024. En outre, la Banque d'Espagne a noté, à l'issue de son enquête trimestrielle (auprès de 920 sociétés en excluant les banques et les compagnies d'assurances), que les bénéfices des entreprises avaient augmenté en moyenne de 21% au troisième trimestre de cette année par rapport à la même période l'an dernier, et surtout, sept fois plus que les salaires. De fait, le coût salarial (salaire et contributions sociales) individuel n'a crû que de 3%, ou de 7% si l'on inclut l'ensemble de la masse salariale. Même avec ce dernier chiffre, les bénéfices des entreprises sont encore très largement supérieurs au coût du travail. « Certes, la répartition est à l'avantage des entreprises, a commenté Ángel Gavilán, le directeur général du département économie et statistiques de la Banque d'Espagne, mais en 2020, cela a été le contraire... » Mais les entreprises devraient se méfier. Et il n'y a pas que le salaire qui compte... Selon une étude de GoodHabitz, un spécialiste d'e-learning, 56% de la population active espagnole songerait à quitter son emploi. La raison? Le manque d'opportunités de carrière et de développement personnel. Et 43% des salariés l'auraient déjà signalé à leur hiérarchie...